(1re partie)
«Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou» (Ecoutez, que je vous conte une histoire, «Amachahou rebbi atsiselhou Ats ighzif anechth ousarou» (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).
Les fils de riches ont des lubies, les fils de roi encore plus. C’est de la lubie extravagante d’un prince que nous allons vous parler à travers cette histoire, tirée d’un conte du terroir. Il était une fois un prince arrivé à l’âge de prendre épouse. Après avoir chassé durant toute une journée, son cheval est fourbu et a soif. Il l’emmène boire à la source. Dès que l’animal pose son museau dans l’eau pour aspirer, il se cabre refuse de se désaltérer et manque de peu de désarçonner son auguste cavalier.Etonné, le prince descend de sa monture pour inspecter l’onde pure. Un serpent s’est peut-être caché et a effrayé son destrier. Scrutant du regard la surface de l’eau, en guise de serpent, il voit un très long cheveu noir de jais.Il s’en saisit, il est de taille peu commune, il n’a jamais vu de pareil. Il le mesure du regard et, se dit que sa propriétaire doit être de grande taille, élancée, belle avec des cheveux, lui arrivant aux chevilles. Laissant son imagination vagabonder, il jure solennellement par Dieu qu’il ferait de la propriétaire du cheveu sa fiancée, même si elle devait être sa sœur aînée.“- Äouh’agh Rebbi A lalte b-anz’ad’ agiTsma t’t’outh i’ou ats illiKhas d’outma aâzizen felli !”(Je fais serment devant Dieu que celle qui possède de tels cheveux deviendra mon épouse pour la vie même s’il s’agit de ma sœur bien-aimée !)Après avoir fait ce serment, il se met à la recherche de la propriétaire du cheveu qu’il finit par trouver dans sa propre famille. Il s’agit de sa sœur aînée Silyouna. Comme le serment a été fait, le prince ne renonce pas à son projet. Pendant que son frère s’apprêtait à l’épouser, Silyouna fait un rêve insensé, réveillée en sursaut, elle essaye de l’oublier, mais n’arrive pas à l’extirper de ses pensées. Hantée par le mauvais rêve, elle sort dans la basse-cour.Elle est harcelée par une poule qui ne cesse de lui demander des graines de blé à croquer. Excédée par la poule, Silyouna la chasse, ne s’avouant pas vaincue la poule lui dit :“- A Silyouna efk iyi-d ird’enAm-d inigh lvadhna our iz’ri yiouen ! (Silyouna donne-moi du blé je te dirai un secret que nul ne connaît !).Silyouna fait la sourde oreille et la chasse de plus belle. Furieuse, la poule se met en colère et lui lance à la figure méchamment :“- Tu ne veux pas me donner du blé, eh bien sache ma fille que c’est ton frère que tu vas épouser !”Interloquée, Silyouna se met spontanément à pleurer. Réfléchissant à cette situation, elle essaye de trouver une solution. Voulant éviter le mariage incestueux à tout prix, elle s’enfuit.
Benrejdal Lounes(A suivre)