La ville de Béjaïa va, de nouveau, vibrer sous l’effet de la belle musique cette semaine.
L’événement n’est autre que le festival de la chanson amazighe qui aura une dimension très originale de par le riche programme concocté pour la circonstance, vu que cette année c’est la dixième édition. Un événement très important, devenu une tradition depuis maintenant vingt ans. Plusieurs manifestations sont prévues, concours, galas, conférences, journées d’études, etc. L’APC de Béjaïa a alloué un budget très important pour l’événement, elle entend mettre à la disposition des visiteurs des espaces de divertissement et des soirées gratuites animées par les vedettes de la chanson kabyle au niveau de trois grands sites dans cette ville des Hammadites. En marge de ce festival, des expositions permanentes sont prévues au niveau du TRB ; des tableaux de peintures, des portraits des figures de la chanson algérienne, ainsi que la maison d’édition ENAG qui sera au rendez-vous pour exhiber ses dernières publications. Un concours de la chanson amazighe est également programmé pour permettre aux jeunes talents d’avoir leur chance et de les propulser sur la scène artistique, les mettant, ainsi sur les pas du grand chanteur, Ali Amrane, qui fut le lauréat de la première édition de cet événement. Ce concours, qui est ouvert à toutes les catégories musicales folklor, chaabi, moderne … sera encadré par un jury composé de musicologues et de chercheurs en littérature amazighe, qui établiront des critères objectifs d’évaluation pour donner plus de crédibilité à cet événement. On comprendra de la politique de ce comité de jury, que la création (musicale et textuelle) primera sur les reprises. Cette dixième édition se veut un hommage à une grande figure de la chanson algérienne, en l’occurrence le défunt Cherif Kheddam, décédé au cours de cette année. Les organisateurs de ce festival ont instauré une séquence de six hommages honorifiques aux chanteurs de la région, durant les six jours que durera ce festival : Wissam, Baddadi, Bouhi, Agraw … Une manière d’exprimer de la reconnaissance à ces chanteurs de leur vivant, feu Mohya disait : « Cekker-iyi qbel ma mmtegh » (Louez-moi de mon vivant). Le public béjaoui aura donc le privilège de retrouver une pléiade de grands chanteurs qui se produiront chaque soir de cette semaine, à l’instar de Boudjemaa Agraw, AEK Bouhi, Lhesnaoui Amectuh, Abbas Ait Rzin, … l’entrée étant gratuite et l’ambiance étant assurée par des animateurs qui sont des comédiens de la région. Des conférences sur la chanson et la révolution algérienne seront animées par des Moudjahidines et des chercheurs dans le patrimoine immatériel de la région et des témoignages sur Cherif Kheddam seront également proposés. ‘’Cinquante années d’indépendance et de musique algérienne’’ sera le sujet de débats ouverts au public au TRB. Pour rappel, la clôture aura lieu le neuf de ce mois et une cérémonie de remise des prix sera consacrée aux lauréats du concours de chant dans les catégories Chaabi, folklore et moderne.
Zidane Yacine