Les robinets à sec depuis trois semaines

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Dans notre virée à travers le territoire du grand village d’Aït Abdelmoumène dans la commune de Tizi Ntléta, nous n’avons rencontré que des citoyens exaspérés et en colère.

La principale cause en est comme à l’accoutumée l’indisponibilité de l’eau potable. Les robinets sont à sec depuis plus de 3 semaines dans certains quartiers, comme c’est le cas de le dire pour Taddert Oufella, Aït Ouahcene et Taghoucht. Un habitant rencontré sur les lieux n’arrivant même pas à contenir sa colère fulminera à notre adresse : «Nous ne pouvons plus rentrer aux sanitaires puisque l’eau est indispensable. Cela sans parler des douches que nous ne prenons plus depuis au moins 3 semaines, nous avons l’impression de puer. Nous avons saisi tous les responsables concernés mais il faut croire qu’ils n’ont pas d’oreilles. On nous promet de régler le problème mais rien n’est fait pour l’instant». Et d’ajouter avec beaucoup de regrets : «On nous a à maintes fois bercés d’illusion de rendre l’eau disponible au quotidien. L’Etat a dépensé des milliards mais sur le terrain, la situation ne s’est pas améliorée. La pénurie d’eau persiste, c’est à se demander où vont tous ces milliards consacrés à l’adduction en eau potable ?». Comme lui, ils sont des centaines à montrer l’ADE et les responsables concernés du doigt. Il est tout à fait clair que ces citoyens ne comptent pas rester les bras croisés. On parle déjà d’actions de rue et de protestation pour réclamer une alimentation régulière en cette denrée précieuse et qui se fait rare avec acuité en ce début de saison des grandes chaleurs. Un autre citoyen appréhendera : «Comment allons-nous faire pendant ce ramadan et les périodes caniculaires qui pointent à l’horizon ?». La chose qui fait plus de mal à ces pauvres citoyens et qu’ils n’arrivent pas à digérer c’est que dans d’autres villages voisins, l’eau est disponible en continu. «Nous ne comprenons pas comment des villages moins importants en nombre d’habitants sont alimentés sans discontinuer alors que nos robinets demeurent à sec pendant des semaines». Un véritable casse-tête que la population locale n’arrive pas à résoudre. La politique de deux poids, deux mesures pratiquée par les responsables du secteur, reste une énigme aux yeux des 12 000 âmes que compte le douar d’Aït Abdelmoumène. Rappelons que les comités de villages ont été reçus par les responsables de la gestion des eaux au niveau de la wilaya, des promesses de trouver des solutions ont été faites mais et comme à chaque fois le problème persiste. Du coup, les citoyens ne sont pas restés de marbre et ont déjà renvoyé les agents de l’ADE de Ouadhias, qui venaient distribuer des factures. Un des citoyens dira : «Nous refusons de payer les factures de l’ADE tant que le problème n’est pas réglé définitivement. Ils n’ont pas à nous demander de payer du vent et la rouille qui met à mal nos robinets. Si la rareté perdure, nous envisageons de tenir un sit-in devant le siège du ministère». Il faut dire que la colère des citoyens a atteint son paroxysme et les jours à venir risquent d’être très mouvementés si rien n’est fait d’ici-là.

Hocine Taib

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