Dans la nuit du jeudi à vendredi, les résidents du quartier Thigzirine, cité périphérique du chef-lieu de la daïra de M’Chedallah, exaspérés par les fortes odeurs nauséabondes, à la limite du supportable, qui parviennent d’un dépotoir sauvage à proximité du CEM Moussi Ahcène, ont d’un commun accord opéré une véritable descente sur les lieux.
Cela s’est passé aux environs de 22h, pour s’emparer du bac à ordures débordant dans le but de le déposer devant l’entrée principale de l’APC en guise de protestation. Cependant, malgré leur nombre, plus d’une cinquantaine de personne, ils n’ont pas pu traîner la lourde caisse plus loin que le quartier résidentiel à l’entrée Nord de la rue Makhlouf Amar. Dans un excès de colère, des jeunes ont mis le feu au bac. S’en suivit, alors, une fumée ocre et des odeurs qui s’y dégageaient, ce qui n’a pas tardé à faire réagir les occupants des blocs résidentiels qui sont, à leur tour, descendus dans la rue pour protester et en découdre avec le premier groupe de citoyens. Sans l’intervention des sages présents sur les lieux, l’échange d’amabilité entre les uns et les autres se serait terminé par des affrontements. L’arrivée de la police, qui a également alerté la protection civile pour éteindre la caisse en flammes, a pu calmer les esprits. Une fois la colère estompée, les deux camps ont décidé d’unir leurs voix pour dénoncer énergiquement le silence de services de l’APC face aux doléances des citoyens, à propos de ce dépotoir qui dérange tout le monde et qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes chaque jour davantage. Un état de fait dénoncé à maintes reprises dans ces mêmes colonnes, ainsi que sur de nombreux autres médias sans qu’aucun des services concernés ne lève le petit doigt pour y remédier. La centaine de citoyens qui se sont regroupés cette nuit en ces lieux se sont entendus pour passer ensemble à des actions d’envergure, la semaine prochaine, si rien n’est fait d’ici là. Notons, enfin, qu’en parallèle à ce fait relaté nous avons remarqué hier matin, lors d’une virée dans les artères de la ville de M’Chedallah, des amoncellements répugnantes d’ordures où tournoyaient des nuées de mouches et de moustiques ainsi qu’une dizaine de chiens errants…rescapés de la dernière opération d’abattage.
Oulaid Soualah