A l’instar des autres communes de la wilaya de Béjaïa, la commune de Seddouk a célébré avec faste la date du 05 juillet, fête de la jeunesse et de l’indépendance, rentrant dans son cinquantième anniversaire. A 8h du matin ont eu lieu la levée des couleurs nationales, suivie d’un dépôt d’une gerbe de fleurs au cimetière des Chouhada. Khimouzi Achour, un authentique moudjahid et premier maire de la commune de Seddouk postindépendance a pris la parole pour dire que les responsables qui lui ont succédé n’ont pas pris soin comme il se doit du cimetière des Chouhada de la commune de Seddouk. «Ce cimetière de Chouhada c’est moi qui l’ai inauguré le 07 avril 1963. Avant de quitter mon poste de maire en 1967, j’ai laissé tout un dossier comprenant la liste des tombes avec chacune comportant le nom et prénom du Chahid et un numéro d’enregistrement. J’ai laissé aussi de l’argent pour la réalisation d’une plaque en marbre où seront transcrits les noms de tous les martyrs de la commune. Cinquante après, aucun des responsables qui ont succédé à la tête de l’APC, ni même les chefs de daïra et de la Kasma des moudjahidine n’ont songé continuer le travail que j’ai initié. Autre remarque. J’ai donné le nom d’un Chahid pour chaque rue de la ville avec des plaques d’identification dans les deux extrémités. Au jour d’aujourd’hui, 80% de ces plaques ont disparu et ne sont pas remplacées», a révélé ce moudjahid qui continua dans la foulée : «Durant la colonisation, nous vivions une misère noire. Et si aujourd’hui nous vivons bien c’est grâce aux martyrs de la révolution qui ont arraché l’indépendance au prix de leurs vies laissant des veuves et des orphelins. Alors gardons au moins propre les cimetières où ils reposent». Après la visite au cimetière des Chouhada, les autorités locales ont inauguré le jardin d’enfants intitulé le «Parc du tigre». Ensuite les citoyens ont été conviés à une visite à la ferme de Smail Ouabassal ou a eu lieu en 1957 un accrochage important entre les paras français et les Moudjahidine. Le Moudjahid Mouhoubi Ahcéne, l’un des rescapés de cette opération a apporté un témoignage. «Je faisais partie du groupe de Bensaâdoune idir. Nous avons attaqué un convoi militaire où on a fait subir à l’ennemi une perte d’une trentaine d’hommes. Une partie des moudjahidine s’est replié dans une maison et une autre surveillait aux alentours. Vite, ceux qui étaient dans la maison étaient encerclés et les soldats de l’armée française pour se venger ont foncé avec un char et tirant à bout portant détruisant la maison et tuant 19 moudjahidine dont le chef Bensaâdoune Idir. Cette opération a duré plus de 6h de combat» a-t-il dit.
L. Beddar
