«Il est temps de créer un musée pour le tapis d’Aït Hichem»

Partager

Dans cette interview qu’il nous a accordée en marge de la clôture de la troisième édition du festival du tapis d’Aït Hichem, le directeur de la culture a estimé qu’il est temps d’ériger un musée du tapis afin de promouvoir cet art ancestral, mais également d’encourager ces femmes tisseuses qui réalisent des miracles avec leurs doigts magiques.

La Dépêche de Kabylie : quelle est votre avis sur cette 3e édition du festival ?

El Hadi Ould Ali : Je suis très satisfait du bon déroulement de ce festival du tapis d’Ath Hichem. Comme je le dis, chaque fête, a des choses à parfaire, des leçons à tirer, mais dans l’ensemble le festival s’est déroulé dans des conditions bonnes et acceptables.

Est-ce que le festival a atteint ses objectifs?

Oui, il a regroupé tous ceux qui travaillent dans le domaine artisanal, également c’est un carrefour de rencontres de plusieurs régions du pays, de plus, le festival a réussi à distinguer trois ateliers de meilleur prix, ce qui permet l’estampillage du tapis d’Ath Hichem, c’est à dire repartir à l’originalité du tapis qui va refléter le patrimoine du village.

Comment voyez-vous la promotion du tapis d’Aït Hichem ?

Je pense que la promotion est dans sa prise en charge, sa mise en valeur, et dans sa protection, parce que c’est un véritable vecteur socio économique, culturel, identitaire de la région. On doit tous travailler à sa préservation, et la mise en place des moyens notamment la matière première pour les artisans. Aujourd’hui, nous avons inauguré la maison du tapis, maintenant, il faut trouver une existence juridique, soit la création d’un musée du tapis Ath Hichem, qui pour le moment n’est qu’un objectif, mais nous espérons le concrétiser avec l’implication des citoyens, le comité du village, les autorités, à tous les niveaux.

Quelle est votre vision sur l’avenir des femmes tisseuses ?

Tout d’abord, il faut une protection sociale pour ces femmes, il faut assurer un moyen de commercialisation du tapis, et cela passe par la recherche d’un réseau, afin que le tapis ne stagne pas dans les maisons. Il faut que les pouvoirs publics réfléchissent sur la forme à protéger ces femmes qui ont préservé durant des lustres ce patrimoine, de génération en génération. Il est de notre devoir de les accompagner. Je suis très optimiste pour leur avenir, car elles travaillent avec amour, pour la sauvegarde de cet art.

Un dernier mot…

Bravo à tout le staff, qui a travaillé durant ce festival, ils a déployé des efforts qui mérite l’admiration. Merci à tous.

Entretien réalisé par Slimane Ben Addi

Partager