Plus de 100 millions de transactions par chèques en 2004

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Selon le délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa, qui était hier matin l’invité de l’émission de la Chaîne III, « L’invité de la rédaction », l’autorité monétique vient d’adopter, il y a une semaine, un nouveau système de paiement de grands montants, appelé « TGV ». Ce système permettra aux opérateurs et aux commerçants d’émettre des chèques qui passeront par des virements accélérés. « A l’avenir une infrastructure de paiement donnera la possibilité aux grands, moyens, petits opérateurs et commerçants, de faire des opérations en temps réel dans des délais qui ne sauraient dépasser les 3 à 4 jours et de manière sécurisée », a expliqué l’orateur. Ces dispositions seront en vigueur vers fin 2005, début 2006. Par ailleurs, à propos de la réhabilitation du paiement par chèque, instauré tout récemment par un nouveau décret exécutif, le représentant de l’ABEF, estimera que c’est un instrument qui permettra d’avancer davantage dans les comportements actuels et de « nous mettre progressivement au diapason des comportements universels en termes de modes de paiement ». Il se présente également, soutient-il, comme une alternative sûre aux transactions qui se déroulent dans l’inconfort et dans l’insécurité, même si l’orateur reconnaît que c’est une mesure quelque peu contraignante. « Dans aucun pays de notre taille il n’y a autant de liquidités en circulation », soulignera-t-il. Et d’ajouter qu’en 2004, il y a eu plus de 100 millions de transactions par chèque. Un chiffre encore loin d’être suffisant, estimera l’invité de la Chaîne III. « Plus d’un tiers de nos agences sont mobilisées pour la gestion des flux de liquidités », mentionnera-t-il. A partir de 2007, les banques et autres établissements financiers pourront travailler davantage, grâce à cette mesure, dans les mouvements de fonds, dans la gestion des comptes et des ordres des clients, plutôt que dans le comptage des billets, une pratique jugée obsolète. Benkhalfa qui estimera le nombre actuel de comptes ouverts à 20 millions, assurera que les acteurs financiers et bancaires sont à pied d’œuvre pour remédier à la situation de milliers de commerçants sans comptes bancaires. Cette nouvelle mesure, « au cœur de la réforme bancaire », découle de la loi qui a vocation de combattre le blanchiment d’argent. « Lorsque vous avez des liquidités qui ne sont soumises à aucune traçabilité, vous ouvrez la brèche à toute possibilité de fraude », argumente le délégué général de l’ABEF.D’après lui, le secret bancaire n’est en aucun cas remis en cause dans le sillage de l’application de la loi anti-blanchiment d’argent, ni d’ailleurs la relation de confiance entre client et banque, et surtout pas la démarche de bancarisation en vigueur. Ainsi, avec l’utilisation et la généralisation de ce nouvel instrument, la traçabilité des opérations sera assurée. Le représentant de l’ABEF est convaincu que dans les prochaines années, le chèque ne sera pas détrôné par la carte bancaire, puisqu’il « va durer une dizaine d’années ». La finalité, soutient Benkhalfa, est d’atteindre le niveau de bancarisation souhaité avec le chèque, la carte bancaire, le virement et le prélèvement. Sur le registre de la privatisation des banques, le Crédit populaire algérien (CPA) en l’occurrence, l’orateur dira que c’est « un événement heureux pour la place bancaire », qui ne manquera pas d’avoir un impact positif sur la gestion et le fonctionnement des banques et surtout sur la qualité de management et de la sacro-sainte relation avec la clientèle. Il estimera toutefois, que la privatisation doit se faire d’une manière mesurée, car « toute précipitation est préjudiciable ».Le Fonds monétaire international reproche à l’Algérie les lenteurs sur l’application de la réforme bancaire. Le responsable de l’ABEF, soulignera que 80% des ressources des grandes banques viennent des emplois. Un taux qu’il qualifie d’ »excessivement important ». Un autre constat tout aussi « pesant » sur les banques : sur les 1540 milliards DA de crédits des portefeuilles, 80% sont dans les banques.

Elias Ben

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