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«Notre mission est de porter assistance aux enfants démunis»

A 70 ans, Mme Triki, présidente de l’association El Hanane, œuvrant au profit des enfants démunis dans la wilaya de Béjaïa, n’a pas encore perdu son zèle et sa force pour prendre soin des enfants issus de familles défavorisées. Assistée par une équipe de bénévoles, elle ne ménage aucun effort pour offrir un cadre de vie meilleur à ces enfants. Dans cet entretien, elle nous parle du projet de l’association et de son objectif.

La Dépêche de Kabylie : Vous venez d’inaugurer le jardin d’enfants, une annexe dépendant de la crèche que gère votre association. Parlez-nous un peu de ce projet ?

Mme Triki : La cérémonie d’aujourd’hui (mercredi dernier, ndlr) est destinée à l’inauguration du jardin d’enfants. C’est un projet que nous avons initié en 2010 avec le directeur de l’action sociale et de la solidarité et nous avons eu des crédits de l’ADS (agence de développement social) pour équiper ce jardin d’enfants en jouets et autres commodités. Tous les équipements électroménagers, pédagogiques, et de bureaux ont été financés par l’ADS, antenne de Béjaïa. Ce jardin sert à nous occuper des enfants. L’ADS, sous l’égide du ministère de la solidarité nous a donné des sommes conséquentes et on nous a laissé choisir nous-mêmes nos équipements.

Pourquoi avez-vous pensé à créer une crèche ?

L’association El Hanane existe depuis 1996. C’est la première association qui s’est occupée des enfants abandonnés, avant même qu’il y ait la DAS à Béjaïa. Notre mission, à travers la création de cette crèche, est de porter aide et assistance aux enfants abandonnés et issus de familles démunies. Maintenant, il y a une pouponnière à Béjaïa où les enfants abandonnés sont pris en charge par les services de la DAS. Mais nous, nous sommes spécialisés dans la prise en charge des enfants de trois à cinq ans, issus de familles démunies, c’est-à-dire qui n’ont rien, ni assurance, ni revenus. Actuellement, nous nous occupons de 22 enfants et nous essayerons d’agrandir notre siège pour aménager encore plusieurs places.

En quoi consiste la prise en charge que vous prodiguez à ces enfants ?

D’bord, Il ya une prise en charge éducative (pédagogique), laquelle est assurée par des éducatrices diplômées, membres de notre association, et une prise en charge sanitaire. Nous soignons les enfants s’ils sont malades, surtout pour les grands soins qui nécessitent le scanner…etc. Et puis, nous prenons en charge aussi leur alimentation, c’est-à-dire qu’ils mangent ici à la crèche. Les enfants arrivent à 8 h 45 du matin et ils repartent à 15 h 30. La crèche est équipée d’une salle de repos, une salle pédagogique et une aire de jeu. Tout cela a été aménagé par l’ADS. En plus de cette prise en charge éducative destinée aux enfants que nous faisons actuellement, nous assistons aussi des familles. Nous avions 69 familles à qui nous donnions des produits alimentaires tous les mois. Maintenant, nous nous occupons de 22 familles.

Comment vous arrivez à financer toutes vos activités ?

Nos sources de financement sont multiples. Nous bénéficions, heureusement, des subventions étatiques (la wilaya et l’APC), et il y a aussi la générosité des bienfaiteurs, des gens qui nous font des dons, soit en argent ou en produits alimentaires, tel que Cevital, Candia, Gadouche et autres opérateurs économiques, lesquels nous ont toujours aidés. Nous signalons que les familles ne payent rien, aucune contribution financière ne leur est demandée.

Est-ce que vous avez des contraintes ?

Par rapport aux autorités, aucune. Les portes sont ouvertes partout, notamment à la DAS et à l’APC, nos partenaires directs. Laissez-moi vous dire que nous sommes connus. J’ai 70 ans, et nous nous sommes toujours occupés des enfants abandonnés et démunis, avant même 1996. Nous avons tout un staff de bénévoles et d’encadreurs.

Entretien réalisé par Boualem Slimani

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