Après la saison des moissons aux résultats mitigés, les céréaliculteurs de la wilaya de Bouira ont entamé, à partir de la semaine passée, la campagne de labours-semailles. Au début du mois d’octobre, seules quelques parcelles ont été touchées par l’opération vu que cette année la saison estivale s’est prolongée de quelques semaines mais, il a suffi des premières pluies automnales pour voir des cortèges de cultivateurs et autres chenillards arpenter les coteaux et les plaines céréalières de Bouira pour procéder aux labours.L’année passée, ce sont 655 660 ha de céréales qui ont été emblavées à travers la wilaya englobant le blé dur, le blé tendre, l’orge et l’avoine.Seulement, il y a lieu de signaler que la culture de blé tendre a été largement endommagée par la rouille, un champignon, disent les agriculteurs, contenu dans la graine distribuée par les CCLS. Aucune étude, cependant, n’est venue étayer cette hypothèse. La gravité du phénomène est, en tout cas, tel qu’il avait affecté des centaines de milliers d’hectares à travers le territoire national. Notons que malgré les efforts des pouvoirs publics en direction de l’agriculture, les méthodes culturales n’ont guère évolué. Les labours continuent à se faire sur une faible profondeur (15 à 20 cm), ce qui limite l’infiltration de l’eau et le développement des racines.L’emploi des engrais demeure très limité. Il en va de même pour les herbicides. Sur les collines et les montagnes du sud de la wilaya, par ailleurs, fortement érodées et lessivées, les labours continuent à se faire par le moyen des bêtes de trait et principalement l’âne. Jusqu’à présent, la politique prônée par le gouvernement en matière de reconversion céréales/arboriculture n’a pas eu beaucoup d’adeptes pour des raisons aussi bien culturelle, sociologique que technique (manque d’eau et non maîtrise de la conduite cultuturale).
Amar Naït Messaoud