Mariage insensé

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(2e partie)

Dans sa fuite éperdue, elle se réfugie sur un palmier à qui elle dit : “- Aâlay a thazd’ayth aâlay s-issiG’ma izouadj is ivghayiAmek’ ara khed’magh a vav ig’enni”. (Remonte vers le ciel palmier, mon frère veut m’épouser que faire mon Dieu pour l’éviter).Ayant su que sa sœur a eu vent de son projet, et qu’elle était partie dans le désert. Il la suit. L’ayant rattrapée et l’ayant vue, juchée sur un palmier il s’approche d’elle et lui dit :“- Goullagh a outma inouAtsoughaled tsamet’t’outh inouArkhou a thazd’ayth arkhou !” (Ma sœur j’ai juré de t’épouser, palmier ploie ramène-là moi je t’en prie !)Aussitôt le palmier ploie Silyouna descend et va se réfugier dans l’infructuosité d’un gros rocher se trouvant à proximité.A l’abri, Silyouna voit tout d’un coup s’approcher d’elle un berger, pour l’éloigner elle lui dit :“- Ay amek’sa vaâd’ siagiMoudgha-k adjedjidh ak iharriG’ma la itsnadi felli !” (Berger éloigne-toi d’ici, que la gale te fasse gratter. Mon frère me recherche pour m’épouser !)Entendant cela le berger s’éloigne et se dit :“- Agh imanaâ Rebbi Seg thloufa am thi’gi !” (Que Dieu me protège des épreuves telles que celles-ci !)Restée seule, Silyouna se met à répéter sans se lasser cette litanie :“- Zik’enni d’ yemma inouAâzizeth d’eg oul inouG’ma ivgha ats yar tsamgharthe inou Zemmem tharnoudh ay az’rou” (Avant, ma mère était ma mère, je l’aimais et j’étais fière, mon frère veut faire d’elle ma belle-mère. Rocher referme-toi, ne le laisse pas faire !)Et aussitôt comme par enchantement le rocher se referme et ne laisse qu’un interstice. Pendant que le frère faisait le siège de sa sœur, le père et la mère arrivent à l’endroit. En leur présence le frère prend la parole et dit :“- Fih’el imet’t’i Iya-d ak id’i” (Cela ne sert à rien de pleurer, viens avec moi on va se marier).Silyouna est offusquée, ne voulant pas abdiquer, elle refuse tout compromis. Son frère qui tient à concrétiser son projet lui dit :- Puisque tu ne veux pas céder montre-moi ton petit doigt !Avant qu’elle ne fasse quoi que ce soit, ses parents lui disent en chœur :“- Zik’enni d’yellith naghAâziz’edh d’eg oul naghMa-d thoura tsislith nagh.” (Avant tu étais notre fillette, tu étais précieuse à nos yeux, maintenant tu vas devenir notre belle-fille.Entendant cette ignominie de la part de ses propres parents, Silyouna est dégoûtée. Ainsi donc, son père et sa mère ont approuvé les caprices de leur fils. Elle pleure de dépit n’y tenant plus elle leur dit :“- Oud’em iou our tsetsouallim d’ayen. Ma tsadh dhchthe iou atsan ghorouen”. (Mon visage vous ne le verrez plus jamais) – Quant à mon petit doigt le voilà !

Benrejdal Lounes(A suivre)

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