Les deux ministres ont longuement évoqué cette crise malienne, le ministre algérien, admettant que son pays était très préoccupé par la situation. Mais là où la partie algérienne insistait sur « les voies du dialogue politique » et sur « l’aspiration des maliens à vivre en paix entre eux », la partie française a fait preuve d’un alarmisme aux accents aigus. Laurent Fabius a déclaré après un rappel de la décennie noire en Algérie « qui vous a touché dans votre chair », et des méfaits mondiaux du terrorisme, « voilà que le Nord du Mali connaît à son tour l’emprise du terrorisme ». Citant exactions, insécurité et destruction des mausolées classés au patrimoine de l’humanité il a déclaré que « ceci est insupportable », ajoutant que le terrorisme qui s’installe au nord du Mali « est une menace pour toute la région. Il est une menace pour le monde entier ». Le ministre français en a estimé qu’il faudra bien prendre « les mesures qui s’imposent ». Il a tenu à rapprocher les positions de son pays à celles de l’Algérie. « Nos démarches sont souvent présentées comme opposées. La France est décrite presque comme militariste, dans sa réponse à cette crise, et à l’Algérie, qui prône la solution politique, il est prêté une sorte d’angélisme. En réalité ce n’est pas du tout cela. Nous défendons la même démarche », a-t-il dit.
F. Z.
