Le recrutement des entraîneurs ne semble, apparemment, plus constituer une priorité pour les directions des clubs de l’élite. Un fait, il faut le dire, qui ne surprend personne, car n’étant pas nouveau sachant que c’est le même scénario qui se reproduit depuis plusieurs saisons chez la majorité des équipes algériennes. Mettre la charrue avant les bœufs est malheureusement le leitmotiv des présidents de clubs de nos jours. Sinon, comment expliquer le fait de recruter des joueurs et laisser la barre technique vacante ? C’est le cas actuellement chez les meilleures équipes du pays, à l’image de l’USM Alger, de la JS Kabylie, de l’ESS, du MC Alger… Avant quelques jours de la reprise des entraînements, alors que les effectifs sont presque connus chez la quasi-totalité des clubs, les barres techniques restaient encore inoccupées. Ce n’est qu’une fois le dossier recrutement bouclé que nos présidents font venir leurs entraîneurs (de renom ?). Patrick Liewig (MCA), Hubert Velud (ESS), Guglielmo Arena (CRB), Luc Eymael (MCO), Enrico Fabbro (JSK), Roger Lemerre (CSC), et la liste est encore longue. Cette façon de faire n’est pas du tout professionnelle, ni de la part des présidents qui excellent dans la surenchère en agissant en solo sans l’avis des techniciens, ni de la part des entraîneurs qui acceptent des missions aventurières en prenant les destinées d’équipes dont les effectifs leur sont totalement méconnus. Dans ce cas de figure, les deux parties, à savoir le président et l’entraîneur, sont à blâmer. Le premier, qui se permet de recruter jusqu’à dix joueurs à l’intersaison, sans mettre au parfum le second, qui viendra ensuite prendre les destinés de l’équipe en acceptant, sans broncher, cette démarche aventurière. Cela dit, l’éventualité d’un échec est très probable et la responsabilité des uns et des autres est partagée. A ce titre, les exemples sont nombreux. Pour la seule saison précédente, pour ne pas remonter plus loin encore dans le temps, les avaries en la matière étaient en abondance, notamment chez les deux meilleures équipes du pays, à savoir l’USM Alger, qui a raté tous ses objectifs, elle qui visait le doublé et la JS Kabylie qui a échappé de peu aux affres de la relégation. Il est clair que cette façon de gérer nos clubs doit être vite revue. Il n’est pas normal, pour un entraîneur qui se dit professionnel, d’accepter de prendre en main une équipe sans avoir, au préalable, discuté de la composante de l’effectif à diriger. Même les coachs venus d’ailleurs semblent se mouler dans cette méthode de jeu à l’algérienne. Combien d’entraîneurs étrangers ont pris en main les destinées de nos clubs avec comme condition le droit de regard sur les recrutements? Aucun. La seule et unique condition qu’ils ne cessent de réitérer est celle relative aux “conditions” de travail. Comprendre, par là l’aspect financier. Donc, aujourd’hui, il ne faut pas s’étonner si le niveau de notre championnat est faible et que le football national atteint le fond.
S. K.