Beaucoup croyaient que l’avènement du professionnalisme dans notre pays allait bannir les anciennes pratiques et changer les choses au sein de nos clubs de l’élite, gérés jusque-là de manière archaïque…
Mais malheureusement, au bout d’une année d’expérience, les choses sont restées en l’état, notamment au niveau des mentalités.Le constat sur ce passage de l’amateurisme vers le professionnalisme s’est avéré un échec total, que ce soit sur le plan sportif ou pour celui de la gestion. Un échec qui peut trouver son explication dans les composantes humaines des SSPA de nos clubs. En effet, ce sont en majorité les ex présidents des CSA qui se sont reconvertis en présidents de sociétés. Un changement de statut, sur papier, qui ne changera pas la donne initiale en matière de gestion. Nombreux sont les présidents, devenus actionnaires au sein de leurs clubs, qui agissent avec les mêmes réflexes qui ont rendu malade, durant des années, le sport roi dans notre pays. Un état que d’aucuns ne peut ignorer. Les contre performances de nos clubs en compétition continentale et ceux de nos sélections des jeunes illustrent le marasme dans lequel se débat le football national. L’attitude archaïque de certains dirigeants de clubs prestigieux est toujours en vogue et n’a pas changé d’un iota. Ces derniers continuent de se moquer des adeptes du sport roi, à travers des annonces tous azimuts qui ne s’avèrent, au final, que de la poudre aux yeux et du bluff. Sinon, comment expliquer toutes ces démissions annoncées par des présidents à la fin de la saison écoulée et qu’aucune d’elles n’a été effective à ce jour. Les exemples en la matière ne manquent pas, puisque plus d’une dizaine de présidents ont rendu public leur démission, faisant les une de la presse nationale durant des jours, à l’image de Ghrib, coordinateur au MCA, de Serar et Hemmar, respectivement présidents de la SSPA et du CSA de l’ESS, de Gana président de la SSPA CRB, de Boualem Tiab président de la SSPA JSMB et de Hannachi président de la SSPA et du CSA JSK, pour ne citer que ceux là. Tout ce beau monde est resté en poste et continue de gérer chacun les affaires de « son club », comme si de rien n’était. Le coordinateur du MCA, Ghrib, contesté pendant plusieurs semaines par les fans qui sont montés au créneau pour exiger son départ, avait déposé sa démission chez le notaire, mais il reste toujours maître des lieux au sein du doyen. Pour sa part, Hannachi, qui avait fait face pendant des mois à une farouche opposition qui réclamait, ni plus ni moins, son départ, et qui avait fini par laisser entendre qu’il allait se retirer le 20 avril, fait à ce jour la pluie et le beau temps au sein de la JSK. Serar, qui avait annoncé sa démission allant jusqu’à annoncer son départ définitif de l’ESS, ne s’est pas empêché de continuer de gérer les affaires du club à partir de la capitale tunisienne d’où il négociait avec les nouvelles recrues et le staff technique. Pendant ce temps, le président du CSA, Hemmar, n’est pas, lui aussi, resté les bras croisés, étant très actif dans le dossier de recrutements. A Béjaïa, Boualem Tiab, qui avait démissionné en intronisant son frère Zahir à la tête de la SSPA JSMB, s’occupe toujours des affaires du club. C’est dire que notre football reste à part, avec ses paradoxes et ses excès, où des clubs dit professionnels qui sont gérés comme des épiceries.
S Klari

