Les alentours du barrage Tichi Haf, dans la région d’Ath Aidel, avec ses raidillons escarpés, ses fragrances chlorophylliennes et la splendeur de ses bosquets luxuriants s’étendant à perte de vue, attirent une nuée de visiteurs venant des quatre coins de la wilaya et même d’ailleurs. Accrocs de la pêche à la ligne, taquins des mots et amoureux de la nature, se retrouvent devant l’immensité du plan d’eau. Un site enchanteur et qui plus est, vierge de toute pollution. De quoi oublier, le temps d’une escapade, la cohue infernale de la ville, chasser ses mauvaises grippes et se remettre de ses peines de cœur. « Tichi Haf, c’est ma destination fétiche. J’y viens invariablement avec mon attirail de pêche, une passion qui me colle aux basques depuis ma plus tendre enfance. De quoi meubler agréablement mon temps, et quand ça mord à l’hameçon, c’est le comble de la félicité », dira à notre adresse un quadragénaire, affairé à taquiner le goujon. Notre pêcheur avoue que le menu fretin n’est jamais motif à jouer les rabat-joie, loin s’en faut : « Il n’est pas rare de me retrouver en fin de journée la musette vide, et de rentrer bredouille, mais le cœur gonflé et le moral remonté. Cela me procure un sentiment de bien-être inégalé qui me donne envie de rappliquer au plus tôt », confesse-t-il. Installé à un jet de pierre de l’étendue d’eau, un homme flanqué de ses deux enfants nous confiera qu’il est aussi accro au site que le sont certains au tabac ou à une quelque discipline sportive. « Nous avons, mes enfants et moi, découvert ce lieu magique il y a un peu plus d’une année. Nous sommes immédiatement tombés sous son charme, au point de ne plus pouvoir nous en passer. La visite de Tichi Haf s’est naturellement ritualisée au fil du temps », raconte-t-il. Non loin du village Tizi Aidel, du côté de la commune de Tamokra, un groupe de jeunes de la région se plaisent à s’ébrouer dans l’eau en y piquant une tête. Sans doute inconscients du danger, ils rivalisent d’ingéniosité pour réaliser le saut, le plus spectaculaire et le plus insolite. « Nous habitons une contrée qui manque cruellement d’infrastructures de loisirs. Par conséquent, ce barrage est une bénédiction. Une planche de salut. Il nous permet d’échapper à la fournaise du soleil, de nous soustraire au spleen et, cerise sur le gâteau, de nous adonner au plaisir de la natation », affirme le plus âgé du groupe.
N. Maouche

