Les villageois de Berkouka ferment la mairie, la daïra et le CW147

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Tôt dans la matinée d’hier, les citoyens de Berkouka, venus en grand nombre, ont procédé à la fermeture des sièges de l’APC, de la daïra et de l’ADE, ainsi qu’au blocage du CW 147.

Des objets hétéroclites et des pneus brûlés ont donné hier, à la ville de Maâtkas un air d’émeutes et de protestation. La fumée, noire et étouffante, a envahi les lieux. Tout cela pour réclamer de l’eau qui se fait rare depuis 3 longs mois. Les citoyens, rassemblés à la place de la mairie, ont tenté d’approcher le P/APC qui s’était réfugié au niveau du siège de la daïra. Il n’a pu que prononcer quelques phrases, essayant de calmer les protestataires. Juba, un jeune étudiant rencontré sur les lieux, dira : « Nous sommes là principalement pour réclamer de l’eau. Nos robinets sont à secs depuis le début de l’été soit environ 3 mois. Notre Aârch qui totalise 15 villages, pour une population de 12000 âmes, est simplement oublié et laissé pour compte par les pouvoirs publics. Au 21éme siècle, l’assainissement n’est pas généralisé les rejets des eaux usées se fait à ciel ouvert, les fosses septiques sont notre unique solution pour les évacuer. Le gaz naturel n’arrive toujours pas. Le réseau routier est défectueux dans sa totalité. Les infrastructures sportives et culturelles n’ont pas le droit de citer dans nos villages. Le ramassage des ordures n’est assuré qu’une seule fois par semaine et seulement sur la route principale. Parfois, le camion ne passe pas durant 2 ou 3 semaines, laissant les détritus pourrir à ciel ouvert. Le téléphonie fixe, l’Internet, nous n’en rêvons même pas. Plusieurs foyers ne sont pas raccordés au réseau électrique. En résumé nous sommes un village oublié ». Vers la mi journée, une délégation dépêchée de la wilaya est arrivée pour tenter de désamorcer la crise. Elle était composée du chef de daïra intérimaire de Draâ Ben Khedda, du directeur de l’hydraulique, de celui de l’ADE et du P/APC qui ont reçu dans la salle des réunions de la daïra 12 représentants des villageois. M. Beldjena, le président de la coordination des villages déclarera alors : « Nous vous avons tous interpellés, et à maintes reprises, mais vous n’avez rien fait pour éviter cette situation. Vos portes sont restés fermées ». Au cours du débat, le P/APC tentera une approche : « A Maâtkas, l’eau est indisponible, nos villageois ont raison de crier leur soif et leur ras le bol. Il faut trouver des solutions pour permettre à nos administrés de boire. Comment se fait-il que dans la commune voisine de Souk El Tenine l’eau est disponible 24/24, alors que les Maâtkis n’ont de l’eau que pendant quelques heures une ou deux fois par semaine ? ». Le directeur du secteur a réagi immédiatement en disant à l’endroit du maire que « personne ne doit se cacher derrière le rideau. Pour notre part, nous assumons notre part de responsabilité mais la faute revient aux autorités locales dans 90% des cas ». Signalons que le directeur du secteur des eaux au niveau de la wilaya s’est engagé à faire le nécessaire en vue de régler ce problème. La rencontre a duré un long moment et les sièges de la mairie, de la daïra et de l’ADE ainsi que le CW147 sont restés tout au long fermés.

Hocine T.

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