Des fuites d’eau partout

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Le chef-lieu communal de Saharidj est en passe de battre tous les records en matière de perte et de gaspillage d’eau, et cela dure depuis la mise en service du captage de la phénoménale « Source noire », il y a plus d’une dizaine d’années. Et pour cause, lors du lancement des travaux de ce projet de captage à partir d’El Aïnsar Averkane, la rénovation des anciens réseaux de distribution, dont ceux de plusieurs quartiers, datant des années 1960, n’a pas été inclue lors de cette opération d’envergure. De vieux réseaux secondaires, que l’arrivée du puissant débit de la source noire, ajoutée à la gravitation en pic sur 20 Km à l’origine d’une impressionnante pression, a transformé ces réseaux vétustes en véritables passoires d’où jaillissent les eaux sous forme de geysers. Le tout couronné par une défaillance de gestion criarde et l’absence d’une équipe d’intervention spécialisée au niveau de cette commune, et aggravé par l’incivisme des citoyens qui laissent des robinets couler H24 pour éviter l’éclatement de leurs installations intérieures. Ça ruisselle de partout à Saharidj, pendant que l’ensemble des communes raccordées à ce captage de la source noire se sont mises au rationnement depuis belle lurette, à l’image de M’Chedallah, Chorfa et Ahnif. Cela au moment où une bonne partie du débit se déverse inutilement dans les ravins ne profitant même pas à l’agriculture. Passe encore quand ce sont de simples citoyens qui laissent couler l’eau, un malheureux et condamnable gaspillage, mais quand ce sont d’importantes avaries sur diverses conduites de distribution, d’où s’échappent d’importantes quantités d’eau, cela relève de l’inconscience de la part des responsables concernés. Des fuites qui ne durent non pas des mois, mais de années, à l’intérieur même du périmètre urbain. A l’image de celles au pied même du bloc résidentiel mitoyen du siège de la gendarmerie nationale, ou encore celle devant l’entrée de la caserne militaire, pour ne citer que celles visibles au niveau du boulevard central. Un endroit pourtant emprunté quotidiennement par les responsables de la commune. A chaque fois que la presse s’empare de ce sujet, les responsables affirment qu’une prochaine rénovation des conduites de distribution verra le jour prochainement. Un refrain qui revient sans cesse, sans qu’une quelconque opération du genre ne soit réellement concrétisée sur le terrain. Jusqu’à quand va encore perdurer ce gaspillage d’eau potable ? Plus grave encore, le débit qui dessert d’autres communes n’est pas épargné par ce phénomène. Des avaries sont visibles le long du réseau, entre Saharidj et M’Chedallah, et le peu d’empressement qu’affichent les équipes d’entretien pour leur prise en charge ne semble pas annoncer la fin de ces fuites. A noter que sur le volet entretien et réparation, mis à part les réseaux gérés par l’ADE, aucune commune ne peut prétendre avoir une équipe spécialisée pour intervenir rapidement, et bien souvent, ce n’est qu’après un mouvement de colère des citoyens que l’on daigne réagir en catastrophe pour rétablir la distribution et «bricoler» les avaries.

Oulaid Soualah

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