Les scènes insoutenables de vieillards et de femmes serrant dans leurs girons des nourrissons haletant et suffocant sous un soleil de plomb refont encore surface au niveau de l’arrêt de bus dépourvu de toute commodité situé à la sortie Nord de la ville de M’Chedallah, un terrain vague servant d’aire de stationnement aux fourgons de transport de voyageurs de la commune de Saharidj. Les voyageurs qui souffrent le plus de l’anarchie des navettes des fourgons et du dictat des transporteurs sont incontestablement ceux des villages de haute montagne, notamment Ath Hammad, Ath Illithen, Imesdhourar. Les transporteurs semblent n’en faire qu’à leurs têtes et se permettent même de cesser toute activité entre 11h et 15h, soit au moment juste où les citoyens, qui vaquaient à leurs occupations en matinée commencent à revenir vers l’arrêt pour rentrer chez eux. Passé 11h, l’arrêt se vide de ses fourgons et ces malheureux voyageurs n’ont plus qu’à attendre de longues heures sous un soleil au zénith et en un lieu dépourvu d’une quelconque ombre. Il est fréquent de voir une maman se courbant pour protéger son nourrisson ou des vieillards vacillants sous l’effet de la chaleur. D’insoutenables scènes qui reviennent quotidiennement chaque été sans qu’une quelconque autorité n’intervienne pour mettre de l’ordre et faire cesser le calvaire que subissent ces montagnards et cette anarchie dans laquelle est géré ce créneau, pourtant des plus sensibles, qu’est le transport. Il faut dire aussi que pour leur majorité ces transporteurs sont des clandestins n’ayant ni autorisation, ne possédant ni ligne ni horaires fixés. Les seuls horaires qu’ils connaissent sont ceux qui leurs sont rentables aux heures de pointe. Il est évident que ces anomalies sont dues à l’absence quasi-totale des pouvoirs publics sur le terrain dans les régions intérieures du pays. Une désertion aux retombées des plus négatives et dont la victime n’est que le petit peuple.
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O. S.
