C’est une fête et des retrouvailles organisés par un collectif de jeunes qui a organisé cette sympathique réception en l’honneur des élèves lauréats aux différents examens. Un événement entamé par l’observation d’une minute de silence à la mémoire des victimes de l’explosion de l’université de Tlemcen qui a coûté la vie à 9 étudiants, dont l’un, Abbas Mouloud, est natif du village. Pour une première, c’en est une pour les villageois, conviés par les organisateurs, à récompenser les lauréats aux examens de 5e, du BEM et du Bac, au cours d’une cérémonie de remise de prix, afin de les encourager à poursuivre brillement leur parcours scolaire et honorer le village et la région. Cette cérémonie s’est particulièrement distinguée par le fait qu’elle était loin des protocoles liés aux grades, fonctions et autres hiérarchies. L’occasion s’est voulue conviviale et fraternelle, entre les Ait Illiten de Hagui, de Azaknoun (dans la commune d’El Adjiba) et Melaoua (dans la commune de Bechloul) et une occasion pour renouer, sinon renforcer, les liens sociaux entre habitants du village natal, situé au nord-ouest de Saharidj, que beaucoup ont quitté pour s’installer dans les villages précités. Ainsi, aux 34 bacheliers, aux 79 brevetés de l’enseignement moyen et 12 élèves admis à l’examen de 5e, des prix symboliques consistant en des livres et articles scolaires, financés par des contributions de citoyens, ont été remis sous les applaudissements d’une assistance nombreuse. La remise des prix a été ponctuée par des prises de parole où l’on n’a pas manqué de relever l’importance démographique de la population, qui avoisinerait plus de 15000 âmes, soit « un village aussi important que Takerboust, présenté comme étant le plus grand village de Kabylie, dira un orateur ». D’ailleurs, lors de cette allocution, il a été fait le vœu de voir le village renouer avec les rites et les traditions, tel que Timecheret. « Nous sommes très contents, aussi bien pour nos lauréats que pour les jeunes qui ont organisé cette louable action, que nous, leurs aînés, n’avons pu réussir avant eux », dira Bouzid, un des animateurs du mouvement associatif du village qui ajoutera : « Notre joie est plus grande en voyant que le flambeau est repris par ces jeunes qui ont le souci de pérenniser nos valeurs et que nous exhortons à plus d’efforts, de sacrifices, pour plus de succès et de réalisations ».
Mohand Meghellet