Le téléphone n’a pas sonné depuis 11 ans

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Pourtant, un agent de service à l’ACTEL d’Akbou est formel, les villages d’Amdoune n’Seddouk, c’est-à-dire Seddouk ouadda, Seddouk oufella, Tibouamouchine, et Ighil n’Djiber, ont bénéficié au début de l’année en cours, d’un projet pour la mise en place d’une mini centrale pour le raccordement de tous les foyers aux lignes téléphoniques.

«Le terrain d’assiette existe et il est mis à la disposition d’ACTEL qui a dépêché une commission sur les lieux et celle-ci a jugé l’assiette adéquate pour l’implantation d’un mini central. Sauf que nous ne voyons toujours pas les travaux démarrer, ce qui traduit le laxisme de cet organisme, comme si les 11 ans d’attente pour le rétablissement du téléphone fixe n’exaspéraient pas déjà assez la population », dira un citoyen dépité. En effet, les citoyens, notamment les jeunes, ne savent plus à qui s’adresser pour ravoir le téléphone fixe dans leurs foyers, situés pourtant à seulement trois kilomètres du chef-lieu de la daïra de Seddouk. Rappelons que l’attente dure depuis 2001, après que des voleurs ont subtilisé le câble de la ligne principale. « Cela fait plus d’une décennie que nous sommes privés du téléphone fixe et par conséquent de l’Internet et du fax… en l’absence de cybercafés et de cabines téléphoniques publiques… Ce qui fait que, pendant que les autres bourgades se développent, les villages d’Amdoune n’Seddouk régressent en perdant ce qu’ils avaient déjà acquis. Nous voudrions que ces mêmes autorités aillent jusqu’au bout de leur implication en nous rétablissant le réseau téléphone fixe câblé et par la même occasion en nous raccordant au gaz de ville. Beaucoup de communes situées en haute montagne ont bénéficié d’un central téléphonique à défaut d’un réseau câblé les équipements ont été installés et certains ont déjà été mis en service. Nous ne comprenons pas ce retard », expliqua un notable qui brandissait une dizaine de copies de requêtes. Certains foyers qui ont les moyens ont pu s’acheter un téléphone à distance de type WLL. Mais les détenteurs de ces appareils se plaignent de l’absence de l’internet, une option que l’ACTEL refuse de leur accorder. Pourtant cet organisme est une entreprise commerciale basée sur le profit. Même si les villageois d’Amdoune peuvent se targuer d’être les premiers dans la commune de Seddouk à goutter aux prémices de l’Internet grâce un cybercafé ouvert par un particulier en 2000, celui-ci a fermé en 2001 pour ne plus rouvrir, suite au vol du câble téléphonique.

Des kilomètres pour se connecter

Les amateurs du net sont obligés de faire des kilomètres, jusqu’ à la ville de Seddouk, de jour comme de nuit, qu’il vente, qu’il pleuve ou sous un soleil de plomb, pour pouvoir surfer sur la toile. Par ailleurs, depuis l’avènement du téléphone fixe à distance, soit le WLL, la couverture en Internet a faibli à Amdoune n’Seddouk. Les quelques chanceux, (quatre ou cinq) qui ont pu avoir Internet chez eux se plaignent du débit très faible et des déconnexions récurrentes et longues. « J’ai eu la chance d’avoir un appareil téléphonique doté de l’internet mais le débit est très faible. Il faut vraiment avoir de la patience pour effectuer un téléchargement. On passe la journée devant son micro sans être sûr de terminer », se révolte un abonné exaspéré. « En 2010, le téléphone est devenu un luxe à Amdoune n’Seddouk. Le paradoxe réside dans le fait, qu’avec un nombre d’abonnés ayant bénéficié d’appareils flashés qui se résume à quatre, des centaines de demandes dorment dans les tiroirs d’Actel d’akbou. Et quand un demandeur se présente à leurs bureaux, on lui répond par une formule devenue célèbre : « le BTS de Beni Djemhour est saturé », renchérit-il.

L. Beddar

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