Dans la matinée d’avant-hier jeudi, plusieurs dizaines de gardes communaux ont investi le siège de la wilaya de Bouira, dans le but de dénoncer « les injustices », dont-ils se disent être victimes. Ainsi, sous un soleil de plomb, près d’une centaine de gardes communaux, à leur tête le coordinateur national, M. Aliouate Lahlou, ont tenu à crier leur désarroi et interpeller les autorités sur leur situation qu’ils ont qualifié d' »inhumaine ». Lors de ce sit-in, bon nombre de contestataires ont fait état de « mépris manifeste » de l’Etat à leur égard. L’un des manifestants, tenant l’emblème national à bout de bras, a souligné que «les actions entreprises depuis près d’un mois, sont le signe de notre ras le bol. On a été sacrifiés et dupés. Désormais, on exige d’être rétabli dans nos droits». D’autres protestataires, à l’image de Hichem, 46ans, ont clairement indiqué que «le ministre de l’Intérieur trompe l’opinion publique en faisant des déclarations infondées qui ont pour seul but de saper notre mouvement». De son côté M. Lahlou a asséné que «les autorités veulent nous avoir à l’usure. Mais je tiens à l’affirmer, ni leur pression ni leur mépris ne peuvent nous ébranler. On est déterminés à aller jusqu’au bout!». Concernant les « pressions » dénoncées, le délégué national de ce mouvement a confié qu’il venait d’être relevé de ses fonctions. «C’est une mesure de représailles, ni plus ni moins», dira-t-il avant d’enchainer, en rendant un «vibrant hommage» aux gardes communaux qui campent depuis une vingtaine de jours à Blida. «Par cette action, nous exprimons, aussi, notre solidarité sans faille à nos camarades qui se trouvent à Blida. Notre cause est juste et rien ni personne ne pourra nous en détourner», a-t-il lancé. Pour rappel, le 2 juillet dernier, ces mêmes gardes communaux avaient organisé un rassemblement devant le siège de la wilaya afin d’interpeller les pouvoirs publics et de dénoncer «le silence» de ces derniers. Notons enfin, que le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia, a annoncé récemment une série de mesures qui visent à «désamorcer» cette crise. Parmi elles, «la revalorisation du régime indemnitaire, avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008, consacrée par le décret exécutif N° 11 192 du 19 mai 2011, l’octroi d’une enveloppe financière estimée à 615 millions de dinars, l’instauration d’une pension d’invalidité calculée sur la base du dernier salaire de l’intéressé est cumulable avec le salaire d’activité ». Cependant, ces mesures ont été qualifiées de « poudre aux yeux », par les manifestants.
Ramdane B
