Plusieurs dizaines de gardes communaux de Bouira ont fermé hier, le siège de la wilaya en signe de protestation. Ainsi, ils étaient des dizaines à avoir bravé la faim, la soif, mais aussi une chaleur suffocante, dans le but de crier leur détresse.
Ces « sacrifiés », comme ils se définissent, ont interpellé les pouvoirs publics, pour la énième fois, afin que les sanctions qui les ont touchés soient levées et leurs salaires versés. En effet, c’est en compagnie de M. Alliouat Lahlou, coordinateur national de ce mouvement, que ces gardes communaux ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de « hogra » de la part des autorités. Certains manifestants, furieux qu’aucun responsable n’ait daigné les recevoir, ont carrément pris d’assaut le portail de la wilaya et ont tenté de le démolir. Ce « coup de folie » a failli tourner au vinaigre, si ce n’était la sagesse de quelques-uns de leurs camarades. Par la suite, M. Lahlou a « décrété » la fermeture, pure et simple, de la wilaya. «Que chacun d’entre-vous (gardes communaux, NDLR), prenne ses position et ne laisse personne rentrer à l’intérieur », a-t-il lancé. Aussitôt dit, aussitôt fait, le portail a été littéralement encerclé par les contestataires. Ces derniers ont formellement interdit l’accès aux citoyens, parfois d’une manière assez virulente, ce qui a donné lieu à de vifs échanges entre les deux parties. Ensuite, M. Lahlou Alliouat, à l’aide d’un porte-voix a lâché : «Mes amis, notre corps n’existe plus! On a eu des informations faisant état de sa dissolution par le président de la République. Désormais, on ne relève plus de personne. Notre seul et unique combat, est celui de restituer nos droits. Ces deniers, nous ont été confisqués par l’Etat ». Cette annonce, qui en réalité n’en était pas une, puisque elle a été relayée par certains organes de la presse arabophone, a été diversement appréciée. Pour certains, c’est « la fin d’une époque! On s’est servi de nous comme de vulgaires kleenex ». Pour d’autres, en revanche, cette mesure « va nous les libérer », ont-ils jugé. Vers les coups de midi, un dispositif discret de policiers, en uniforme et en civil, a fait son entrée, dans le but de calmer les esprits. Après d’âpres négociations, les agents de l’ordre ont pu apaiser l’atmosphère qui était devenue des plus tendues. Enfin, il est à souligner qu’au moment où nous mettons sous presse, la situation demeurait toujours tendue et les protestataires, déterminés à camper devant le siège de la wilaya, pour une partie d’eux. d’autres ils comptaient rejoindre leurs camardes dans le camp de Boufarik, à Blida.
Ramdane B.

