Sans électricité, ni eau…

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Les habitants du lotissement Belahcène dans la ville de Seddouk ne savent plus à quel saint se vouer, pour qu’il les aide à améliorer leurs conditions de vie.

Selon Badjadj Arezki, le président de l’association Thadoukli, des dizaines d’habitants attendent, certains depuis 1995, un raccordement au courant électrique, au gaz naturel et à l’eau, en vain. Ils ont frappé à toutes les portes, interpellé les autorités locales et les administrations, crié leur douleur à qui veut bien les entendre, mais rien n’y fait. «J’ai quitté mon village situé en haute montagne, à la recherche d’une vie décente que j’ai cru pouvoir trouver en ville et j’ai choisi pour cela Seddouk. J’ai atterri dans ce lotissement ou j’ai mis toutes mes économies en achetant un lot de terrain sur lequel j’ai construit une maison. Cela fait une dizaine d’années que je cours à l’APC pour avoir une conduite d’eau et à la SONELGAZ pour avoir le gaz et l’électricité dans mon foyer. A chaque fois on me demande d’attendre», souligne un habitant dépité. Il ajoutera : «je me suis branché au compteur électrique d’un local exploité par un serrurier. Quand le compteur disjoncte de nuit, nous continuons la soirée à la bougie et nous attendons l’ouverture du garage vers 8h pour voir le courant rétabli. Toute la ville de Seddouk est alimentée en gaz de ville, mais moi, je continue à utiliser la bouteille de gaz butane dont le prix atteint des sommets. Pour l’eau, c’est un voisin qui me tend un tuyau, quand celle-ci est disponible, sinon je dois aller, à chaque fois, la chercher loin, car la ville de Seddouk est dépourvue de fontaine publique. Tout compte fait, j’ai abandonné ma vie rurale sans atteindre celle de citadin. Les habitants de mon ancien village ont maintenant l’eau et le courant électrique dans leurs foyers et bientôt ils auront même le gaz naturel». Il conclut en dénonçant le piteux état des voies d’accès au lotissement : «Le relief de la cité est accidenté et les pistes ne sont même pas revêtues d’une couche de TVO. Nous marchons dans la gadoue en hiver et nous inhalons la poussière en été. L’accès des voitures au lotissement est impossible».

L. Beddar

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