Cultures maraîchères en baisse

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A Draâ El-Mizan où la vallée s’étend sur des milliers d’hectares, cette saison a été marquée par une domination de la filière céréalière.

D’ailleurs, jusqu’à présent, en raison notamment du manque de moissonneuses-batteuses, de nombreux champs de blé ne sont toujours pas moissonnés. Quant aux premières estimations de la récolte, elles sont très bonnes, certains céréaliculteurs ont réalisé taux allant jusqu’à trente, voire, trente-cinq quintaux à l’hectare. Ceci est dû essentiellement aux crédits obtenus par les céréaliculteurs à raison de 0%. La filière qui est à la traîne cette année est la culture maraîchère. Cette dernière a enregistré une baisse remarquable. Il suffit de faire un tour dans ces plaines pour constater la mine peu réjouie des maraîchers. Pourtant, le potentiel hydrique est très important. Le barrage de Draâ El-Mizan, rempli à son plus haut niveau, déborde d’eau. Mais les maraîchers de la région et même ceux venus d’ailleurs reculent devant cet investissement. « Le problème ne se pose pas au niveau du barrage, mais plutôt au niveau des conduites d’irrigation. Le système réalisé au début des années 80 est caduc. Aujourd’hui, pour irriguer ses plantations, il faudra mobiliser beaucoup d’argent avec tous les risques que cela induit », nous a répondu l’un d’eux qui a tout de même eu le courage d’investir dans la pastèque. Il nous expliqua la situation: il faudra tout d’abord louer des terres, se procurer de la tuyauterie à raison de plusieurs millions de centimes , ensuite planter avec bien sûr une main d’oeuvre coûteuse et enfin entretenir le champ avec des produits ». Pour notre interlocuteur, il faudrait que les responsables agricoles au niveau local et wilayal refassent tout le système d’irrigation et mettent en place une association qui gérera l’eau du barrage. « Le maraîcher ne doit pas tout faire tout seul. Certes, il doit payer, mais il faut qu’il y ait un système d’irrigation fiable à même de lui permettre de ne s’occuper que de ses champs », a souligné un autre maraîcher. Aujourd’hui, la plupart des petits fellahs de la région de Boufhima se contentent de jardins potagers, tout juste suffisants pour leur propre consommation. N’est-il donc pas temps de relancer cette filière qui était la fierté de la région des années 70 à la fin des années 80? Le secteur agricole, à lui seul, pourrait donner un essor à la région, si les bonnes décisions étaient prises.

Amar Ouramdane

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