A l’exception de la ville de Béjaïa, dont les journées et les nuits estivales et ramadanesques sont très animées, les autres localités de la wilaya, situées notamment sur les hauteurs de la Soummam, restent plongées dans la léthargie et la morosité habituelles.
La région montagneuse d’Ikedjane, située sur les hauteurs de la commune de Tifra en est un exemple édifiant. Plus de dix jours du début du Ramadan, aucune activité sportive ou culturelle ne se profile à l’horizon. Même les traditionnels tournois de football ont disparu. Une situation qui donne l’impression que la région est vidée de toute forme de vie. «Et dire que les associations pullulent dans notre région, sur papier seulement», nous dira un jeune. Un autre, très au fait du monde associatif ajouta : «c’est vrai qu’autrefois, il y avait plusieurs associations dans la région, mais à présent je me demande, combien d’entre elles sont conformes à la nouvelle législation et donc gardent encore leurs agréments ? En tous les cas, même si des associations agréées existent encore dans notre région, nous n’avons rien vu de concret, aucune activité n’est programmé chez nous». Des témoignages qui en disent long sur la situation socio culturelle de la région. A ce propos, une question s’impose : tout cela est-il dû à un manque de compétences ou à un manque flagrant de volonté ? Ce n’est pas un problème de compétences, nos jeunes en ont. Ce serait plutôt l’esprit d’initiative qui leur manquerait. Il faut ajouter à cela, l’absence quasi-totale d’infrastructures sportives et culturelles dans cette contrée. L’APC à initié plusieurs projets, tels la réalisation d’un stade sur les hauteurs du village Ait Mahiou, une bibliothèque municipale implantée a Ighil Tala, ainsi qu’un foyer pour jeunes au même endroit. Mais les travaux de réalisation traînent. Pour le moment, la population de la région et les jeunes en particulier, n’ont que les cafés maures comme alternative et échappatoire. Si les lois de dame nature font que les ours hibernent durant tout l’hiver, celles des hommes, font que les jeunes d’Ikedjane, sont à longueur d’année en hibernation.
Arezki Toufouti