Site icon La Dépêche de Kabylie

Les jeunes se ruent vers le transport

La direction de l’ANSEJ de la wilaya de Bouira vient de révéler ses statistiques de l’exercice de l’année 2010, 2011 et du premier semestre de l’année 2012.

Des chiffres qui révèlent l’engouement des jeunes à créer leurs propres entreprises, dans lesquelles ils ont réussi le pari de créer des postes d’emploi stables. Dans ce bilan il est fait état des différents secteurs d’activités pour lesquels les promoteurs ont jeté leur dévolu. En premier lieu, et sans grande surprise, c’est le secteur des transports de marchandises qui demeure le plus sollicité talonné par les services puis, loin derrière, on retrouve le secteur du bâtiment et des travaux publics, l’artisanat et l’agriculture. Curieusement, et alors que la wilaya de Bouira se veut être une wilaya à vocation agricole, ce secteur n’a vu le financement que de 56 projets en 2011, contre 43 en 2010. Pour le 1ersemestre de cette année, 30 projets agricoles ont déjà été financés. Par contre, le secteur du bâtiment était en net déclin en 2011 par rapport à 2010 qui avait enregistré la création de 108 projets contre 88 l’année écoulée. Depuis le 1er janvier 2012, 55 projets dans ce secteur ont vu le jour. La frénésie des promoteurs, par contre, se matérialise auprès du secteur du transport des marchandises qui est, depuis le début de l’année en cours, arrivé à s’imposer au top des investissements avec 289 projets financés, contre 303 en 2011 et 134 en 2010. Un secteur qui devance de loin tous les autres secteurs d’activité.

Regain d’affluence depuis février 2011

Pour M Zitoun Mohamed, directeur de l’ANSEJ de Bouira, la motivation des jeunes a été décuplée depuis le 22 février dernier, au lendemain du discours du président de la République « Suite aux nouvelles facilités accordées aux jeunes, il a été enregistré par nos services un accroissement de la demande des jeunes promoteurs. Il faut savoir que ce sont nos services qui déposent les dossiers auprès des cinq banques nationales et que l’Ansej a procédé à l’ouverture de tous les créneaux en matière d’investissement ». A noter que l’apport personnel a diminué de 01%, voir 02%, selon les projets et qu’il est possible également d’accéder à un prêt pour véhicule « atelier », nécessaire dans le domaine de l’activité choisie, de même que pour la location du local pour exercer. Ce sont là des prêts non rémunérés pour les loyers. De ce fait, autant de mesures qui sont idoines pour les jeunes qui désirent investir. « Ainsi, l’Ansej a enregistré le financement de 496 projets en 2010, 799 en 2011 et pour le 1er semestre 2012, jusqu’au 22 juillet dernier, 697 projets ont déjà été financés. Chiffres éloquents, d’autant plus que le taux de couverture par commune au cours de ce semestre avoisine les 91%. En effet, sur les 45 communes de la wilaya, 41 sont couvertes par les projets de l’ANSEJ. Les quatre communes non couvertes sont celles de Hadjra Zerga, Zbarbar, Taguedit et Mesdour. Les promoteurs issus de ces localités ont préféré implanter leur projet aux chefs-lieux de daïra pour des raisons, disent-ils, de sécurité et de pérennité. Un argument qui déplait aux services de l’Ansej qui ont immédiatement exhorté ces jeunes à s’implanter dans leurs localités. Pour cela, des mesures exceptionnelles ont été prises, comme l’exonération d’impôts pour une durée de 06 ans contre trois ans pour les autres ainsi que l’organisation de journées d’information envers les citoyens de ces localités déshéritées.

Une centaine de plaintes contre les «mauvais payeurs»

En plus de se targuer d’avoir réalisé un bilan des plus satisfaisant, le directeur de l’ANSEJ de Bouira mettra en valeur le taux de réussite des projets financés/indemnisés qui s’élève à 99%, le 01% restant étant indemnisé par le Fonds de Caution Mutuel. Le nombre de projets indemnisés est de 60 tandis que le nombre de projets en instance d’indemnisation est de 151. Sur un autre volet, M Zitoun Mohamed nous apprendra que le suivi des projets s’est accéléré en 2012, notamment sur le contentieux. Notre interlocuteur affirme que bon nombre de poursuites judiciaires ont été lancées à l’encontre de personnes voulant dévoyer, voir détourner les aides. « Il y a près d’une centaine de personnes contre lesquelles nous avons déposé plainte car ils ne voulaient pas rembourser, ils encourent de lourdes peines de prison ainsi que la saisie de leur bien…je tiens à le répéter il n’y a aucun effacement de dettes pour les projets financés par l’Ansej », dira-t-il.

Une délocalisation venue à point nommé

Il faut dire que la direction de l’ANSEJ a, à plusieurs fois reprises, défrayé la chronique au cours de l’année 2011, notamment avant que ne soit délocalisé le service où les dossiers étaient déposés. En effet, chaque journée de réception, des centaines de jeunes attendaient leur tour à l’extérieur du bâtiment, qu’il pleuve, qu’il vente ou sous un soleil de plomb. Une situation qui a souvent dégénéré entre riverains et jeunes postulants. Combien de fois les éléments des forces de l’ordre ont été dépêchés sur les lieux pour éviter les escarmouches. Les résidents du bâtiment qui abritait à l’époque les bureaux de l’ANSEJ s’étaient insurgés contre le blocage de l’entrée principale de l’immeuble et de la cage d’escaliers par ces jeunes qui attendaient, chaque jour, l’ouverture du siège de l’agence. Visiblement agacés par les scènes résultantes de l’agglutinement de nombreux jeunes dans le hall, et qui rendaient, du coup, l’accès des familles à leurs appartements presque impossible, les résidents ont réagi en empêchant l’accès des visiteurs aux bureaux de l’ANSEJ. Ce n’est qu’après toutes ces scènes d’anarchie à répétition que les autorités ont procédé à la délocalisation des bureaux de l’ANSEJ depuis le 02 mai 2011. Depuis cette date, les employés de l’agence ne subissent plus la pression qu’ils enduraient auparavant. Ce qui expliquerait le bilan positif des derniers mois enregistré par cette agence.

Quitter la version mobile