Un jeudi d’enfer à Tizi-Ouzou

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La wilaya de Tizi-Ouzou a vécu un week-end infernal, non seulement à cause de la canicule, mais aussi et surtout à cause des fréquentes coupures d’électricité. Celles-ci ont notamment marqué la journée de jeudi.

Pratiquement aucune localité et aucun village n’ont été épargnés. Quand il n’y avait pas rupture complète de l’énergie, de très fortes baisses de tension prenaient le relais. Les citoyens de Tizi-Ouzou, Azazga, Draaâ El Mizan, Makouda, Tigzirt, Tizi Rached, Mekla…pour ne citer que ces régions, ont ainsi subi, pendant toute la journée, ce rythme infernal des coupures et chutes de tension. Dans certaines communes, le courant électrique ne fut rétabli que vers 16 h après, ayant été coupé dès les premières heures de la matinée. Du côté d’Azazga et de Tizi Rached, on a enregistré au moins deux coupures durant la journée. Des Ouadhias jusqu’à Tizi-Gheniff en passant par Boghni, Draâ El-Mizan, Ain Zaouia, Frikat, c’est la même situation. Il ne se passe pas une heure sans que le courant électrique ne soit coupé. Tout le monde était sur les nerfs. «Comment faire avec des températures pareilles? Est-ce vraiment possible de rester sans climatisation?», s’interroge un habitant d’une cité à Boghni. A Fréha, les coupures se sont poursuivies jusqu’à l’heure de la rupture du jeûne. «C’était vraiment infernal», commenta un villageois rencontré après le ftour. Du côté des commerçants, c’est une perte sèche. «Tous les produits laitiers et les crèmes fondent sous ces hautes températures. Ce ne sont pas des coupures de courtes durées. Et puis, c’est très gênant. Le courant revient, c’est un soulagement. Dix minutes plus tard, rebelote. On ne sait plus à quel saint se vouer», nous dit un laitier à Draâ El-Mizan. Les bouchers ont été encore plus agacés par ces désagréments. «Pour parer à ces coupures interminables, il a fallu que j’achète un groupe électrogène générateur de courant. Il se déclenche dès qu’il n’y a plus de courant», nous confie ce boucher à Tizi-Gheniff. Justement dans cette ville, les coupures sont quasi quotidiennes. «Nous avons même appelé la direction générale de la Sonelgaz à Blida. Ils nous ont répondu qu’il s’agissait d’une surcharge sur les réseaux», nous apprend un membre d’une association à Tizi-Gheniff. Pour notre interlocuteur, il y a des branchements illicites qui sont à l’origine de ces baisses de tension. «C’est la surconsommation. Il y a quelques années, les clients n’utilisaient pas par exemple les climatiseurs. Aujourd’hui, dans chaque habitation, il y en a au moins deux. Faites les calculs pour trouver le nombre de kilowatters qu’il faudra pour chaque ville et pour chaque village. Il y a des milliers d’abonnés en plus. Nous n’avions pas ce genre de problèmes, il y a quelques années», nous a confié un ex responsable d’une agence Sonelgaz. En tout cas, une chose est sûre, ce n’est pas du délestage car les localités de ce versant sud voient leur courant coupé en même temps. Ce qu’il faut souligner c’est que durant des mois, il y a eu des travaux de rénovation des réseaux, mais l’amélioration n’a pas été au rendez-vous. En définitive, ces journées caniculaires pèsent lourdement sur les abonnés qui sont toujours sous la menace de ces interminables coupures et autres baisses de tension dont les conséquences sur leurs appareils électroménagers sont néfastes. Il est vrai que la situation étai insoutenable. D’autant que ces coupures et chutes de tension interviennent en plein mois de carême et lors de journées caniculaires. Il est vrai que la consommation électrique a atteint son plus haut niveau ces derniers jours.

M.O .B et Amar Ouramdane

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