Nuit de panique et de révolte à Taourirt Mimoun

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Dans la soirée de mercredi dernier, la paisible commune de Beni Yenni a été secouée par l’intrusion d’un groupe de voleurs dans une maison située dans le versant nord du village Taourirt Mimoun, dans un hameau en retrait des autres habitations du village. Il était 23h environ et, profitant de l’absence des hommes de la maison pendant ces soirées du Ramadhan qui sont marquées par un engouement sans précédent des familles vers les terrasses de cafés pour des moments de détentes autour de glaces et de boissons rafraichissantes, le groupe de malfaiteurs, composé de deux individus, qui ont agi à visage découvert, a fait irruption dans cette maison où se trouvaient un couple de vieux, dont le mari a une jambe dans le plâtre, et leur jeune bru avec son nourrisson, une fillette d’à peine trois mois. Après avoir ligoté la jeune maman, les deux individus ont exigé qu’elle leur remette argent, bijoux et tout objet de valeur se trouvant à la maison. Avant de quitter les lieux, les deux malfrats ont aussi pris avec eux le bébé. Sitôt leur forfait accompli, les deux individus se sont enfuis, à la faveur de la nuit, vers une destination inconnue. Une fois l’alerte donnée, tous les citoyens de la commune, dans un élan de solidarité se sont mobilisés autour du président de l’APC pour engager une opération de recherche du bébé donné comme étant enlevé. Des groupes de jeunes, de moins jeunes se sont constitués et, munis de barres de fer, de gourdins et de fusils de chasse, ils ont ratissé tous les coins et recoins de la commune, jusqu’à la lisière de la forêt de berekmouche, alors que d’autres groupes ont dressé des barrages sur chaque route de la commune pour empêcher toute sortie de véhicule avant qu’il ne soit minutieusement fouillé. C’est aux environs de six heures du matin que les volontaires sont rentrés après que le bébé eut été retrouvé dans la maison familiale, caché par les deux voleurs dans un coin du deuxième étage. Un grand soulagement pour toute la famille qui a vécu une tragique épreuve avec ce premier nouveau né de la maison, mais aussi pour toute la population d’Ath Yanni qui ne s’est pas encore remise de l’enlèvement, puis de la mort de la jeune Ghenima Chetir, le 17 mai dernier au village Aït Lahcène. Selon le p/APC de Béni Yenni, M. Mohand Arab Boumaza, les deux malfrats qui se sont introduit dans la maison ont pris «le bébé non pour son enlèvement, mais pour contraindre sa maman à leur remettre tous les bijoux et l’argent de la famille, avant de l’utiliser comme bouclier contre l’intervention du vieux de la maison qu’ils savent, sans doute, en possession d’un fusil de chasse, étant un ancien Moudjahid connu à Béni Yanni». Et en analysant la stratégie «échafaudée» par les deux malfrats, beaucoup pensent à Béni Yenni qu’ils ne sont pas étrangers à la commune et qu’ils connaissaient très bien l’emploi du temps de la famille. Les éléments de la Gendarmerie nationale de Beni Yanni ont ouvert une enquête pour tenter de mettre la main sur les deux malfaiteurs.

Nassim.Zerouki

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