Les travailleurs mettent fin à leur mouvement

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Les travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda ont décidé hier au milieu de l’après-midi, de mettre fin à leur mouvement de grève enclenché il y a une semaine. Pourtant, durant la matinée d’hier, rien n’indiquait que les évènements allaient connaître une telle tournure. Les ouvriers étaient certes présents dans la cour, mais ils n’avaient pas pour autant regagné leurs postes de travail. C’était, en effet, le statut quo… l’incertitude! Vers 10h, nous avons pu, après avoir été autorisés à entrer dans l’usine, contacter les travailleurs, notamment M. Saïd Méziane, l’un des syndicalistes suspendus par l’union locale UGTA, pour qui, le problème n°1 est né du retard mis par la commission d’enquête pour rendre public ses résultats, auquel d’autres éléments sont venus se greffer. «La direction se dit, elle aussi, préoccupée, au même titre que les travailleurs, par ces résultats qui tardent à venir. Qu’elle fasse, alors, pression sur les membres de cette commission en saisissant officiellement les organismes concernés! Le directeur avance que cela dépasse ses prérogatives, mais il y a toujours un moyen de contribuer à l’apaisement de la situation ! Cette situation n’arrange personne. Les pouvoirs publics ont aussi une part de responsabilité en mettant, ainsi, du temps à rendre public les résultats d’une enquête faite de manière officielle et qui a fait du bruit dans l’ensemble de la presse nationale». Notre interlocuteur revient sur la prime d’encouragement de 72 000 DA versée aux travailleurs : «C‘est une prime que les travailleurs devaient toucher en 2010, comme stipulé dans la convention qui lie les travailleurs et la direction. Ce n’est pas une aumône! C’est un droit que les travailleurs devaient toucher bien avant les grèves. Aujourd’hui, on ne doit même pas en parler». Un autre délégué soulève le cas de la plainte déposée par le directeur contre le travailleur qui l’aurait agressé «ce même directeur qui parle d’apaisement.», dira-t-il en ajoutant : «Il ne l’a pas agressé. Le concerné reconnaît qu’au commissariat qu’il avait dit ceci – Je ne viens pas. Je ne parle pas à un voleur- Une diffamation dont la justice aura à trancher. La direction a procédé lors de la dernière grève, à des mesures d’apaisement en réintégrant les concernés et en retirant des décisions de justice, plus importantes que celle du travailleur accusé pour diffamation». Notre interlocuteur rappellera que lors de la réunion du 03 juillet dernier, il était convenu aussi que les délégués soient payés. Le fédéral, ne pouvant être constamment présent aurait alors demandé à la commission d’autoriser les délégués à accompagner les travailleurs, tout en gérant la situation actuelle, en attendant que les résultats de l’enquête soient connus. «La disponibilité des délégués est plus que nécessaire dans cette conjoncture que traverse la laiterie. Leur mission n’est pas un simple jeu et ils n’ont pas été payés pour le troisième mois consécutif. Le versement de leurs salaires constituerait aussi une mesure d’apaisement dont parle la direction» dira-t-il. Un autre travailleur, plus énervé nous lance : «Le directeur doit dégager !». Il est vite calmé par ses collègues. Un autre travailleur dira : «Nous avons confiance en nos délégués. Qu’ils continuent leur mission pour la bonne marche de l’usine». Un syndicaliste suspendu révèle que le PDG de la laiterie avait pris la décision de payer les délégués. Les chèques étaient mêmes prêts. Mais il est parti en France, en déléguant son frère, DG pour la gestion de la laiterie. Celui-ci changea d’avis et pris la décision de ne pas payer les délégués, contrairement à ce qui était convenu d’un commun accord! Nous ne comprenons rien à cette volte-face !“.

Arous Touil

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