Mardi soir, il y avait du monde au stade Oukil Ramdhane de Tizi-Ouzou. A l’affiche du concert prévu, trois artistes aux noms connus. Il y avait Ali Ferhati, Makhlouf et Mourad Guerbas. Dans la foule, chacun comptait ses fans bien entendu. Mais aucun des trois ne semblait pressé de monter sur scène. Les organisateurs, visiblement débordant de naïveté étaient loin de se douter qu’ils allaient faire face à un véritable dilemme : qui allait se produire en premier ? Allait-on faire passer en ouverture Ali Ferhati ? Quand même pas, d’autant plus qu’il était tête d’affiche ! C’est insensé !
Mourad Guerbas aurait, dit-on, poussé le bouchon un peu plus loin, en exigeant un tirage au sort entre lui et Makhlouf.
Ce dernier, en vrai gentleman, délivra tout le monde : «J’ai suffisamment joué quant j’étais petit, je passe en premier», aurait-il lancé. Et il fera vite de joindre le geste à la parole.
Sur scène, il épatera encore plus l’assistance en demandant une minute de silence à la mémoire de Matoub Lounes qui de son vivant faisait vibrer l’enceinte. Le public s’exécutera comme un seul homme. Il y avait de l’émotion, pas un seul bruit, pas un seul cri. C’est comme si le monde avait cessé de vivre. Makhlouf entamera son numéro avec une chanson de Lounes, avant d’enchaîner avec son répertoire. Mourad Guerbas et Ali Ferhati lui succéderont dans une ambiance de fête et de convivialité. A noter l’organisation parfaite, assurée par le collectif des jeunes de l’APALEG.

