Un autre genre de mendicité commence à s’infiltrer de plus en plus dans notre société kabyle, notamment en ce mois sacré : l’exploitation des enfants. Une situation qui malheureusement commence à prendre de l’ampleur dans notre société. Des conséquences néfastes pourront être induites au fil du temps si des mesures ne sont pas prises dans l’immédiat Ces enfants ne sont pas exploités par leurs parents, mais par leurs frères aînés, et les parents sont les premiers responsables de cette situation. Leur négligence envers leurs enfants, livrés à eux-mêmes et utilisés comme moyen de soutient, doit être sévèrement punie par la loi. Cet état de fait peut constituer un danger, non seulement pour la cellule familiale, mais pour la société toute entière. Des adolescents exploitent leurs petites sœurs pour se faire un peu d’argent de poche, en les faisant mendier sur les lieux publics qu’ils prennent d’assaut juste après la rupture du jeûne. A titre d’exemple, la crémerie sise proximité de la salle de cinéma (le mondial), dans la ville des genêts, où les familles se regroupent autour d’une table pour déguster une crème ou une boisson fraîche, les clients y sont carrément harcelés. Des mères de familles nous ont exprimé leurs inquiétudes quant à la sécurité de ces adolescentes. L’une d’entre elles a approché l’une des filles et lui posa des questions : « Où sont tes parents ? Tu n’es pas censée être seule ici. Tu veux que je te raccompagne ? ». Mais la fille a préféré partir en courant vers son frère qui était assis à une table en train de la surveiller de loin. Quelques après, elle revient, une fois qu’elle récolte quelques pièces d’argents, elle est remet à son frère qui la dirigea vers une autre famille qui venait d’arriver. Lorsqu’elle s’approcha de notre table, nous avons essayé de la mettre à l’aise, en lui demandant son prénom. Elle me répondit qu’elle ne parlait pas avec les gens qu’elle ne connaissait pas. Après plusieurs tentatives, nous finîmes par savoir qu’elle venait de Talla Allam. Sa maman ne serait pas au courant de cette activité que son frère lui impose. Comment un père ou une mère peuvent-ils ignorer ou se désintéresser de ce que leurs enfants, mineurs, font en pleine nuit, très loin du domicile familial ?
Lisa. D