par M. O. Benmokhtar
L’insécurité alimentaire est un autre danger, un de plus, qui menace la population locale en Kabylie. Le triste décor de Tazmalt est loin de constituer un cas isolé. Que ce soit à Bouira, à Tizi-Ouzou ou à Béjaïa, la situation est aussi dramatique. Du yaourt, des boites de conserve, de la sardine, exposés à même le sol, sur le trottoir ou carrément sur la chaussée sous un soleil de plomb. N’est-ce pas là un danger qui devrait interpeller les consciences ? Mais voilà que chez nous, le phénomène ne semble nullement inquiéter. Sinon, comment expliquer que ces « commerçants » continuent à écouler leurs marchandises dans ces conditions sans qu’ils soient inquiétés ? Le comble, c’est qu’à chaque saison des grandes chaleurs et à chaque mois de Ramadhan, les services concernés annoncent la mise en place des dispositifs spéciaux pour contrer toute velléité allant dans ce sens. Ces mêmes services font état, en effet, de bilans lourds à chaque fin de mois. Des dizaines de commerces fermés, un tas de produits saisis, …mais au bout, la menace est toujours là. C’est à se demander si ces brigades ciblent les bons endroits et les vrais- mauvais commerçants ? Ces commerçants continuent, en effet, à exercer en toute quiétude. Au grand bonheur de ces derniers, même les associations censées protéger le consommateur sont aux abonnés absents, alors que dans de telles circonstances, la sensibilisation pourrait jouer un grand rôle si elle aboutissait au boycott de ces produits et donc à la pénalisation de ces commerçants sans scrupules qui n’obéissent à aucune moralité quand il s’agit d’amasser de l’argent. Ce n’est pas par hasard, en fait, que les hôpitaux et les services des urgences ne désemplissent pas depuis le début du mois de carême. La consommation de tels produits y est certainement pour quelque chose. En tous cas, il est plus qu’urgent de lutter efficacement contre ce genre de pratiques.
M. O. B.