C’est le mode de revendication auquel recourent tous les villages d’Ait Yahia Moussa, la fermeture de la mairie ou du siège de la daïra de Draâ El Mizan pour mettre sur la table leurs revendications les plus élémentaires telles celle se rapportant à l’eau potable. Hier encore, ce sont les habitants du village Hellil, dans le versant Ouest du chef-lieu communal, qui sont venus fermer la mairie. Leur revendication première est d’avoir une conduite d’eau potable autonome. « Il y a une seule vanne pour nous et les villages voisins. Tout le monde peut la manipuler. Pour mettre un terme d’abord au conflit entre villages et avoir ensuite de l’eau comme les autres, nous exigeons une conduite autonome vers notre village », nous a confié un contestataire. Dans la matinée, tous les services concernés sont arrivés à Ait Yahia Moussa. Les contestataires ont alors dégagé une délégation qui a accompagné les responsables de l’hydraulique vers le village en question afin de chercher la solution au problème. « Nous fermerons la mairie jusqu’au retour de la délégation. Dans le cas où nous n’aurons pas de réponses concrètes, nous maintiendrons notre action », nous a fait savoir un autre intervenant. Profitant de cette mobilisation, les contestataires soulèvent d’autres revendications tel le gaz naturel, le réseau routier et l’assainissement. « Nous vivons une situation très difficile. A chaque fois que les citoyens recourent à ce genre d’actions, tout est bloqué. Actuellement, nous avons deux camions citernes et nous sommes dans l’obligation d’alimenter les villages. C’est le cas actuel de Tifaou, d’Ath Ouacifs. Vraiment, c’est insupportable. Ce qui nous pénalise encore plus ce sont ces coupures d’électricité quotidiennes au niveau du forage. Ainsi, notre programme est entièrement perturbé et l’ADE ne fait rien, alors que nous payons chaque trimestre trois cent millions de centimes pour la facture collective du compteur installé au niveau des forages de Oued Bougdoura », nous a répondu un élu à l’APC. Et dire que le projet qui alimente tout ce versant de Tachtiouine, jusqu’à Tafoughalt en passant par Ath Atella, Ath Rahmoune, pour ne citer que ceux-là a englouti vingt-six milliards de centimes, sans compter les montants des opérations d’urgence dépensés ici et là. Il faut rappeler que cette mairie est fermée durant une semaine par les habitants de Tifaou, puis deux jours par ceux de Tafoughalt et encore maintenant par ceux de Hellil. A qui le tour?
Amar Ouramdane