Au niveau des ruelles et artères de la ville de Lakhdaria, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, le mois de carême laisse peu à peu place à l’ambiance de la fête de l’Aïd.
Ainsi, quelques minutes après la rupture du jeûne, des dizaines de familles envahissent littéralement les différents magasins et autres places commerçantes de la ville, dans le but d’effectuer les traditionnels achats de l’Aïd. A proximité du boulevard Sadek Ali, l’une des principales avenues de la ville, c’est l’effervescence. Des centaines de familles s’y donnent rendez-vous, chaque soir, afin de «dénicher» les meilleures affaires. Les magasins d’habillement pour enfants, mais aussi ceux spécialisés dans la vente d’ingrédients pour les gâteaux, sont pour ainsi dire pris d’assaut. Ce sont essentiellement des femmes, des mères de familles pour bon nombre d’entres-elles, en compagnie de leurs rejetons, qui inspectent les lieux et repèrent les bons plans. Nassima, 43 ans et mère de 3 petites filles, a expliqué qu’elle aimait bien faire le shopping de l’Aïd. « J’ai laissé mon époux à la mosquée, et là je suis en train d’essayer de trouver des robes pour mes filles. J’adore faire les emplettes de l’Aïd, c’est un réel plaisir », a-t-elle confié. Idem du côté de la rue Oukil Lakhdar, l’un des hauts lieux de l’informel à Lakhdaria. Les trottoirs sont « réquisitionnés » par les squatteurs. Ces derniers étalent allégrement leurs marchandises, au su et au vu des agents de police postés à une dizaine de mètres de là. L’un de ces vendeurs à la sauvette, âgé d’à peine 24ans, avoue qu’« en cette période, on triple notre chiffre d’affaire. D’ailleurs, les articles pour enfants représentent à eux seuls plus de la moitié de nos ventes. C’est une véritable aubaine ». Même scénario à proximité de la place Palestine, bondée de citoyens en quête des meilleurs articles et au plus bas prix. Concernant les prix, justement, il faut bien admettre que les vêtements pour enfants restent relativement élevés, notamment pour les petites bourses. Les jeans sont cédés à pas moins de 1200DA, les baskets à 2000DA, les ensembles frôlent les 4000DA. Cependant, ces prix ne semblaient pas dissuadés les parents, certains ont noté unanimement que « pour l’Aïd, tout, ou presque, est permis. Rien n’est trop beau ou trop cher pour nos enfants ».
Ramdane B.

