Le premier jour de l’Aïd a été marqué à Boghni par le manque de transport vers les villages, ce qui a privé de nombreuses familles à effectuer les visites familiales traditionnelles, constituant l’une des marques de solidarité et de sauvegarde des liens. En effet, la fête célébrant la fin du mois de ramadhan n’a pas été de tout repos pour de nombreuses personnes, celles qui n’ont pas le privilège de posséder un véhicule ou de réserver à temps un véhicule pour leur assurer un voyage vers les nombreux villages et hameaux constituant notamment les localités de Aït Kouffi et de Aït Mendes. Mais un tel choix a un coût puisque les réservations d’un fourgon et d’un taxi se font à des prix onéreux allant jusqu’à 4 000 Da pour rejoindre le village de Aït Ali, cité comme le plus reculé et le plus isolé de la commune de Boghni. Déjà qu’en temps normal la desserte vers ce village haut perché à plus de mille mètres d’altitude dans les contreforts du Djurddjura est très difficile en raison du manque de transporteurs vers cette destination. Ce qui a donné lieu à la prolifération de transporteurs clandestins, eux aussi introuvables le jour de l’Aïd . Il est certain qu’ils ont été réservés à la veille de la fête religieuse par des familles soucieuses de ne pas rater la visite familiale de l’Aïd laissant ainsi des dizaines de personnes sans transport. La canicule qui a sévi durant la journée de dimanche a obligé en outre les transporteurs à marquer des arrêts de travail à partir de midi pour ne reprendre leur activité qu’en fin de journée, afin, disent-ils, de «ne pas tomber en panne et de préserver les véhicules» surtout lorsqu’on sait que les routes desservant les villages situés sur les hauteurs de Boghni ne sont pas dans une situation à aider l’exercice de l’activité de transporteur. A signaler enfin que le transport vers Mechtras, Assi Youcef, Bounouh à l’exception de Helouane était assuré d’une manière régulière en raison de la disponibilité des fourgons aménagés et des minibus.
M. Haddadi