Voir la main du juif en plongée

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Saïd Hadid a réussi, la semaine dernière un autre vol historique (Il l’a déjà fait l’an dernier déjà depuis Taltat) en parapente au départ d’Aswel. Il a survolé La main du juif, Azrou Ougougane. Il est monté à l’altitude de 2 700 mètres au dessus du Djurdjura, plus précisément à la verticale de Ras Timedouine, 2e plus haut sommet du Djurdjura à 2305 mètres. Il s’agit là du premier vol de parapente à cette altitude dans le massif du Djurdjura. Il s’est dirigé ensuite vers Issig Isseg, le Lac Goulmime puis est revenu du côté de Ouadhias, a survolé son village de Cheurfa avant de finalement se poser à Tizi N’Tleta. Un parcours de plus de 80 km. Saïd Hadid, 35 an, ingénieur, est breveté pilote d’avion depuis l’âge de 15 ans, plus jeune pilote de France, il possède les brevets de pilote privé avion, planeur, ULM, paramoteur, parapente. Ex membre de l’équipe de France de voltige aérienne avion, il a participé à plusieurs compétitions nationales et internationales. Cet amoureux de la montagne, marathonien, formé au parapente dans le massif du Mont Blanc dans les Alpes espère développer le club Djurdjura parapente, un club de vol libre, paramoteur et sport de montagne afin de transmettre son savoir aux jeunes Kabyles. Des stages d’initiation seront organisés à partir du printemps prochain. Son cousin Idir à déjà pu bénéficier de ses cours et faire ses premiers pas dans le ciel du Djurdjura. Un film est en cours de montage par Norredine Hadid, photographe et caméraman. Saïd raconte ainsi son envol : « J’étais sans voix au survol de Taltalt, la Main du Juif et du drapeau installé en juin dernier à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance. Le stade d’Aswel en contrebas semblait pour moi sortir de nulle part … Le paysage reste magique, seuls des foyers d’incendie le ternissent… Au dessus de Ras Timedouine, la joie est immense. En 2010, j’avais déjà escaladé jusqu’au sommet, mais là c’est grandiose. Une vue magique se profile, les vautours fauves au nombre de 6 semblent m’accueillir, intrigués par ce cousin des airs. Ils me guident d’ailleurs pour voler près d’eux. Les turbulences sont nombreuses, les thermiques sont violents mais la beauté des paysages me fait oublier ces désagréments. Dans les « Timedouine », je peux apercevoir encore quelques blocs de glace … La température est de 15°C, elle était de 35°C aux Ouadhias quelque 2 200 M plus bas. J’ai sur moi un coupe vent, un casque, des gants… Lala Khedidja est sous mon parapente … J’ai perdu la trace de Djaffar (un parapentiste qui a bénéficié des stages de la fédération FASA) aux dernières nouvelles, il était à Agouni Gueghrane. Les moments sont forts, rares, les paysages sublimes … Je pense au privilège que j’ai à l’instant de contempler le massif du Djurdjura comme jamais … De me régaler à la vue des survols de tous ces sommets qui me font rêver : Taltal, Azrou Ougougane, Tassassine, Ras Timedouine, Lala Khedidja, le chapeau de Gendarme, Ras Timedouine, Isseg Issig, Lac Goulmim … Je poursuis et me dirige près de Ouadhias. Le vent est assez fort de face, ma vitesse sol est de 20 km/h soit un vent de 15 à 20 km/h nord, mon altitude diminue à grands pas. Au dessus d’Aït el Kaïd un thermique ! un ascenseur naturel me remonte à une altitude qui me permettra quelques minutes plus tard de survoler Cheurfa …. et la maison de ma grand-mère. Aït Moghzelmal, village de mes ancêtres est en vue, Ighil Imoula aussi mais il est temps après 2h30 de vol soutenu de rejoindre une aire d’atterrissage à Tizi N’Tleta. Djaffar s’est posé quant à lui devant la porte d’Aït Argane, je vais le rejoindre. Un vol unique, magique, gravé à jamais dans ma mémoire. »

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