Rentrée scolaire catastrophique en perspective

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Le taux de réussite à l’examen du BEM au niveau national, quant à lui, a été de 72,10% avec un nombre des reçus s’élèvant à 550.232 élèves sur un ensemble de 768.491 candidats inscrits, donc le nombre d’élèves qui n’ont pas eu le BEM est 768.491 – 550.232 = 218.260. Parmi ces élèves, 50% seront rachetés pour avoir accès au lycée, c’est-à-dire un chiffre d’environ 109.130 qui s’ajouteront au 550 232, donc l’effectif des élèves en seconde sera de 659.362, un chiffre que le ministère ne veut pas dévoiler vu son importance et vu l’impossibilité de l’encadrer avec les moyens humains et matériels en sa possession. La seule solution est de surcharger les classes pour atteindre des classes à plus de 50 élèves en seconde. Le CLA avait été le premier syndicat à prévenir ce tsunami en juin 2011 dans les journaux nationaux et on avait comparé cela aux classes se trouvant au Burkina Faso où le nombre d’élèves par classe est de 110. Ce fait durera pendant les 3 années à venir pour atteindre l’université et dans 9 ans maximum, c’est-à-dire en 2020, il nous sera impossible de subvenir à ces nouveaux diplômés au niveau de l’emploi. Donc, le massacre a été fait en 2005 pour appliquer dans la précipitation la reforme dictée par les prévisions de la conférence de Dakar de 2000, l’UNESCO et le FMI. Le Bilan est devant nous, les prévisions du CLA se confirment. Qu’attend-on pour sauver ce qui peut être sauvé ? Pour quelle Algérie les décideurs ont-ils opté ? là reste toute la question. Nous avons vécu l’année dernière un manque d’enseignants au secondaire impossible à combler auquel s’ajoutera un surplus d’élèves en seconde de 179.088 uniquement pour les élèves qui ont eu leur BEM, vu que le nombre d’élèves ayant obtenu leur BEM en 2011 était de 371.144 ces élèves auront besoin de 7000 PES minimum en plus pour les encadrer auquel s’ajoutera le manque de PES de l’année 2011-2012 qui s’élevait à plus de 8000 postes et avec des classes surchargées. Donc, le déficit en poste budgétaire est d’environ 15 000 postes toutes matières confondues, sans tenir compte du grand nombre de PES en fin de carrière et de la pénurie de profs dans certaines matières tel que les mathématiques et la physique, vu la mauvaise planification de formation pour ces matières (nous aurons besoin de 20% de PES de plus, calculez sur le nombre de PES actuel pour subvenir au besoin de cette année, ce qui est impossible à assurer même si l’on désire faire appel aux chinois). Nous sommes très loin des classes à 30 élèves pour l’application de la réforme correctement. Donc tout ceci va pousser cette année encore les enseignants à protester et ils seront tenus responsables par les parents d’élèves de la non finalisation des programmes, les élèves et le ministère et pour atteindre cet objectif le ministère continuera sa fuite en avant en annonçant le non versement des rappels des enseignants avant le début de l’année scolaire en détournant le vrai problème de l’école algérienne. Le syndicat CLA dont je fais partie possède une étude complète sur l’école algérienne, sur les défauts de la reforme qu’il faut réformer et sur l’avenir de toutes les générations, qui sera mise à la disposition de la presse dans les jours.

Bachir Hakem

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