On profite bien des derniers jours de vacances !

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Dans le milieu urbain, à l’instar de la ville de Béjaïa, il n’est pas toujours facile de célébrer une fête dans des appartements qui peinent à abriter même les membres de la famille.

L’exiguïté a poussé les gens à recourir au concept des salles des fêtes, qui semble résoudre un bon nombre de problèmes, à condition de mettre ma main à la poche. Ce concept a prospéré dans le milieu urbain et commence à faire son entrée dans les zones rurales. Quelque soit la nature de la fête et les exigences du client, la formule sait s’adapter et offre une grille de services qui séduit de plus en plus de monde. La clientèle intéressée est variée. À l’origine, les salles des fêtes étaient nées dans un contexte de manque où les gens habitant les appartements dans les centres urbains, voulant célébrer leurs fêtes, n’arrivaient pas à accueillir les nombreux invités, vu l’exiguïté de leurs domiciles. Karim, un trentenaire ayant célébré son mariage l’année passée, est l’un de ces gens pour qui le passage par la salle des fêtes est obligatoire. « J’aurais aimé organiser mon mariage dans ma propre maison, malheureusement cela n’a pas été possible à cause de l’exiguïté de l’appartement que je partage, jusqu’à ce jour, avec ma femme, mon fils, mes quatre frères et sœurs et mes parents. Je me suis cassé les dents pour amasser l’argent qu’il fallait pour la salle, et comme ça, je n’avais pas à rougir devant les invités », raconte Karim sur un ton d’amertume. Actuellement, ces salles se voient accueillir un autre genre de clients, ceux pour qui l’espace n’est pas vraiment un problème, mais qui ne veulent pas se donner trop de peine en organisant eux-mêmes les festivités. Les patrons des salles facilitent tout. Ils proposent, en plus de la location de la salle, une cuisine, des ustensiles, des serveurs, de la climatisation et toutes les commodités nécessaires pour l’organisation d’une fête réussie. A défaut d’avoir un service de restauration interne, ceux-ci peuvent orienter leurs clients vers des traiteurs avec qui ils travaillent parfois en collaboration. Dans toutes les salles des fêtes que compte le chef-lieu de la wilaya, les agendas affichent complet et ce jusqu’à la mi-novembre, et c’est ainsi depuis le début de la saison estivale. S’agissant des prix de location de ces lieux, les clients peuvent débourser jusqu’à 70 000 DA pour 24 heures, et ce pour la simple utilisation de l’espace de la salle où seront accueillis les invités. En somme, les prix varient entre 55 000 et 80 000 DA, nous précise le gérant d’une salle des fêtes sise au quartier Sidi Ahmed, sur les hauteurs de Béjaïa. Pour certaines salles, dites de luxe, ou on vous propose des plats de 500 à 800 DA, c’est à dire celles qui accueillent une clientèle plus aisée, la facture flirte avec les 350 000 DA. Quand il s’agit d’un mariage, cela représente une bonne partie du budget réservé à cette fête, la plus importante de toutes dans une vie, qui, à mesure que les années passent, devient de plus en plus budgétivore. Dans le milieu rural, ces dernières années, les nouveaux candidats au mariage célèbrent volontiers leur fête dans des salles spécialisées. Pour les ruraux, ces salles sont une aubaine pour les porte-monnaie de par les économies qu’on peut faire en organisant sa fête hors du village. La tradition kabyle veut, et depuis toujours, que tous les villageois soient invités à la fête de mariage, or de notre temps, la donne est autre. Le dernier village compte, aujourd’hui, presque un millier d’habitants, ce qui fait un millier d’invités potentiels. Par contre, en salles des fêtes, l’afflux est contrôlable, de manière à mieux organiser la fête et faire des économies sur le budget de restauration, surtout avec la flambée des prix des produits alimentaires.

M.H. Khodja

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