Proviseurs et directeurs seuls coupables ?

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L’annonce, par le ministre de l’Education nationale des sanctions contre les directeurs et proviseurs, dont les établissements réaliseraient de mauvais scores aux examens, comme le BEF ou le bac, a surpris plus d’un. S’il est vrai qu’un chef d’établissement gère le fonctionnement de l’institution qui lui est confiée, et s’il est vrai aussi que certains directeurs et proviseurs ne font pas leur travail, se contentant de se décharger sur leurs subalternes, il est exagéré d’imputer l’échec scolaire aux seuls responsables administratifs. Même si officiellement un directeur et un proviseur sont des pédagogues, leur tâche principale est de gérer leurs établissements, de veiller à ce que les cours se déroulent normalement et que la discipline soit assurée. La discipline – c’est-à-dire le respect des règles établie, de l’ordre et de l’autorité- voilà le maître mot ! L’affectation des enseignants est du ressort de l’administration centrale et les programmes et le suivi des directives ministérielles et du ressort des inspecteurs. En matière de pédagogie, le rôle du proviseur se limite, dans les faits, à diffuser les directives, les notes ministérielles, et, quand on le leur demande, à organiser des journées pédagogiques. Alors comment lui mettre sur le dos l’échec scolaire ? Ou plutôt comment lui faire assumer à lui tout seul la responsabilité de l’échec. Et les inspecteurs qui sont chargés de l’encadrement ? S’acquittent-ils de la tâche de contrôler les enseignants et de les diriger ? Dans la plupart du temps, ils ne rendent visite qu’aux enseignants “promouvables” pour qui une inspection est exigée. Et les enseignants, font-ils tout le travail pour lequel ils sont payés ? lI faut aussi s’interroger sur la part de responsabilité des parents qui ne suivent pas assez leurs enfants, et qui ne se rendent compte de leurs difficultés que lorsqu’ils sont renvoyés ou alors échouent aux examens…

S. Aït Larba

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