Cette fois, le doute n’est plus de mise, avec cette série d’incendies qui ont pris le départ simultanément vendredi dernier aux environs de 13h.
Des citoyens qui ont requis l’anonymat pour des raisons évidentes, qui se trouvaient sur une colline dominante sont catégoriques et affirment que les cinq départs de feu en même temps à environ 1km l’un de l’autre suivant les bordures de la piste forestière qui relie Thimesguidha dans le village Ath Hamadh à Assif Assemadh via Tizi Ghrane, sont survenu immédiatement après le passage d’un véhicule qu’ils croyaient être une 4/4 double cabine, qui roulait à faible vitesse sur cette piste en marquant des temps d’arrêts à plusieurs reprises, mais qui a franchi le dernier km de cette piste en soulevant un nuage de poussière comme pour fuir les lieux. Les premières colonnes de fumée ont commencé à monter dès que le véhicule suspect a disparu. La thèse de nos interlocuteurs est renforcée par le fait que les températures en cette journée ont diminué ce qui écarte celle de départs d’incendies dus à la canicule. La deuxième thèse qui va dans le même sens et qui est aussi valable pour les incendies précédents est le fait qu’ils ont survenu en majorité à l’intérieur du couvert végétal vert, alors qu’en lisière des forêts se trouvent des terrains agricoles et espaces nus recouverts de hautes et compactes herbes sèches qui sont du foin sauvage délaissé par les propriétaires et qui sont une matière hautement inflammable, mais bizarrement épargnés par le feu. Sauf dans des lieux où les incendies ont débordé du tissu forestier vert pour atteindre les champs, cela à côté de nombreux terrains agricoles situés autour des décharges publiques à partir desquelles les flammes ont débordé sur les terrains agricoles, après la mise à feu de ces dépotoirs non surveillés. Pour revenir aux incendies d’Ighil Igueni, nous apprenons qu’une première évaluation est estimée à 150 hectares de forêt vierge de jeunes pins d’Alep qui ont été léchés par les flammes ajoutés à 80 hectares d’oliveraies sur lesquelles le feu a débordé à partir de la forêt. Les forestiers et les pompiers épaulés par des citoyens volontaires ont lutté durant 24h pour stopper la progression des flammes qui menaçaient deux agglomérations, Thimeskidha et Imri, et ce n’est que samedi aux environs de 19h que le sinistre a été circoncis après que les malheureux pompiers aient jeté leurs dernières forces pour protéger les habitations desquelles le feu s’est dangereusement rapproché. Cela sans que le danger ne soit totalement écarté sachant que des troncs d’oliviers centenaires transformés en braises brûlent encore et risquent de provoquer d’autres départs du feu, d’autant plus que les lieux sont bien exposés à de violents vents dominants et des bourrasques assez fortes. Des informations font état de la perte de plusieurs têtes de cheptel péris dans le gigantesque incendie dont le front des flammes dépassait les 4 km avant que les éleveurs n’infirment l’information précisant que le cheptel s’est égaré en fuyant le feu et qu’il a été retrouvé à la levée du jour et récupéré par les propriétaires. Notons pour conclure que l’autre front du feu qui progressait vers l’intérieur de la vaste forêt de Tizi Ghrane a eu le temps d’atteindre les dernières poches du maquis de la Crête Rouge dans la commune d’El Adjiba, à environ 10 km du premier départ du sinistre.
Oulaid Soualah

