Des conditions de vie lamentables

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La commune de Timezrit, dans la wilaya de Béjaïa, malgré son potentiel humain, agricole et minier, peine à se propulser et à se hisser au rang des daïras importantes.

Sa population qui avoisinait, il y a quelques années, les 30 000 habitants a sensiblement baissé pour se fixer à 25 000. La cause en est l’exode massif de ses habitants, notamment ceux des villages reculés tant leurs conditions de vie y étaient réduites à leur strict minimum. Le réseau routier de la localité est délabré et trop insuffisant pour assurer une circulation normale à une population dense. Les routes y sont quasi inexistantes alors qu’un grand nombre de villages sont répartis sur une vaste surface, souvent accidentée et difficile d’accès. Les quelques routes existantes sont étranglées par des constructions anarchiques, érigées de manière illicite et au mépris des normes régissant l’urbanisme. Elles sont implantées sur les bordures des routes sans respect des distances devant les séparer des chaussées. D’Abainou à Ighil Outouaf, en passant par Tasga, El had et Iachourene, c’est le même topo. La route reliant Iachourene à Boussoumeur ainsi que l’ensemble des villages de la localité est carrément impraticable.

Le visiteur peut y constater à loisir des dépôts des matériaux de construction et autres objets encombrants. Une situation étouffante et insupportable pour les automobilistes. « Nous vivons dans une totale anarchie, les autorités sont purement et simplement absentes », se lamentent certains usagers de la route. « Il est plus que nécessaire de réaliser de nouvelles routes dans notre commune. Mais en attendant, il y a lieu de désengorger la route principale et d’alléger la circulation, la solution et simple et toute prête, il suffirait de réhabiliter et de revêtir la route reliant Boussoumeur à Iderraken, via Taquitout, cela nous soulagerait énormément », proposent certains habitants.

En plus du réseau routier défectueux, d’autres problèmes empoisonnent le quotidien des familles dans la région, le plus aigu est sans conteste la pénurie d’eau et les perturbations qui caractérisent l’alimentation des foyers dans la plupart des villages. En cette période de canicule, des habitants du village Iachourene nous ont confié que la pénurie a duré un long mois et ce sont les enfants qui ont passé leurs vacances à faire les va et vient aux quelques fontaines existantes. L’assainissement des villages aussi est encore à faire, puisque de nombreuses habitations des villages tels que Boussoumeur et Abnainou attendent toujours leur raccordement au réseau. La population souffre également du manque de structures publiques de santé. Le village Lekhmis, une agglomération qui frôle les 10 000 âmes, est doté d’une seule unité de soins sans médecin. La situation est la même au niveau des villages Iachourene, Melloulith, Ighil amar, Ighil Outouaf, Djimaa, Tala khitab alors que la population ne cesse d’attirer l’attention des pouvoirs publique sur la nécessité de doter la région d’un centre médicalisé.

Les villageois d’Abaïnou descendent dans la rue

C’est ce qui a décidé les habitant du village Abainou à prendre leur destin en main et de porter haut et fort leur détresse. Ils ont, comme ultime recours, procédé à la fermeture du siège de l’APC, tôt dans la matinée de dimanche dernier. Ils étaient nombreux à manifester leurs impatience et mécontentement de la situation précaire et inacceptable de leur vie quotidienne, dépourvue des commodités les plus élémentaires.

« Nous ne cessons de réclamer la prise en charge de nos problèmes, à savoir la réparation de nos routes qui sont dans un état lamentable, l’approvisionnement régulier et en quantité suffisante en eau potable de tous les foyers, un aménagement approprié de l’éclairage publique, l’ouverture d’une unité de soins doté d’un médecin permanent. Nous avons également plus que besoin d’être raccordés au réseau d’assainissement, du gaz et du téléphone. Malheureusement, nos autorités n’ont jamais daigné prendre sérieusement en charge nos doléances. Elles se justifient souvent par le manque de moyens et nous ressortent à chaque fois l’éternelle histoire des fiches techniques qui attendent indéfiniment le début de réalisation », explique M. Yakouibene, président de l’association sociale du village Abainou. Il ajoutera : « nous n’arrêtons pas d’interpeller les pouvoirs publics locaux sur les difficultés que nous vivons au quotidien, mais ils semblent imperméables à nos appels. Nous nous adressons donc aux hautes autorités de la wilaya et les invitons à enquêter sur notre situation et évaluer nos véritables besoins pour un règlement définitif de nos problèmes ».

K.B.

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