Bien que des vices de forme aient été relevés au sujet de l’autorisation de se réunir au sein de la maison de jeunes, les gardes communaux ont tout de même tenu leur réunion, avant-hier, dans le hall de cette infrastructure culturelle. « On nous refuse de nous laisser nous réunir même dans les institutions que nous avions défendues », déclara d’emblée le délégué national, Lahlou Aliouat, devant les délégués venus de plusieurs détachements de la garde communale de toute la wilaya. Ils sont arrivés de Redjaouna, Sidi Naâmane, Draâ El-Mizan, Frikat et d’autres communes. Ensuite, le conférencier revint sur la genèse des actions menées depuis les regroupements au niveau des wilayas, en passant par le sit-in de la place des Martyrs, de la marche de Blida et le campement de Boufarik. « Hier, nous avons pris les armes pour défendre notre pays, aujourd’hui, on veut carrément effacer notre histoire. Nous sommes pour tourner la page sans la déchirer. Qu’on le veuille ou non, nous avons écrit notre page d’histoire. Nous n’abandonnerons jamais le sang de nos camarades, 4 600 tombés au champ d’honneur. C’est pourquoi il faut créer la fondation nationale qui va lutter pour un statut de dignité pour la garde communale », martèlera-t-il devant l’assistance. Et de poursuivre : « personne ne nous a donné quoi que ce soit. Nous avons arraché nos droits sans pour autant abandonner le combat ». Tout au long de sa conférence, M. Aliouat est revenu sur “l’incertitude qui plane sur ce corps”. Il dira que, selon les derniers accords, une partie d’entre eux partira en retraite anticipée, une autre sera orientée vers les rangs de l’ANP et une autre vers les entreprises publiques. « Mais ce qui nous fait peur, c’est l’absence de garanties. Vous savez que les lois changent d’un mois à un autre. Donc, qui sera garant de ce qui a été décidé ?», interrogera-t-il ses pairs qui l’écoutaient attentivement. « Vous êtes classés à la catégorie 6 », leur expliquera-t-il. Et de leur annoncer que d’autres acquis ont été arrachés. Il s’agit de la prime de 3000 dinars pour les agents et de cinq mille pour les chefs de groupes et de détachements de même pour les maladies professionnelles. Lahlou rassurera aussi les gardes en leur affirmant que ceux qui iront par exemple en retraire, pourront désormais exercer une autre activité salariale. « Maintenant, la peur a changé de camp. Nous resterons debout comme nous l’étions depuis la création de notre corps. La fondation que nous allons créer nous protégera et nous défendra. Elle aura pour mission d’enregistrer notre page d’histoire pour que personne ne l‘oublie », enchaînera-t-il. « Nous savons tous que ce qui a été arraché est insuffisant, c’est pourquoi nous avons lancé une pétition nationale pour avoir tous nos droits. Nous en sommes déjà à 39 720 signatures. Nous visons au moins les cinquante mille sur l’ensemble des 94. 000 gardes communaux à l’échelle nationale», conclut le conférencier, avant d’ouvrir le débat. De nombreux intervenants ont exprimé leurs inquiétudes et leurs problèmes, parmi lesquels : les cas des radiés des effectifs, les maladies professionnelles et autres avantages réclamés. Dans l’après midi, ils se dispersèrent dans le calme.
Amar Ouramdane