Publication «La force corrosive de l’amour» de Lilia Amane

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On a rarement vu une œuvre de fiction décrire le cœur féminin avec une palette de nuances aussi raffinée. Aux confluents des deux rives de la Méditerranée, partagée entre « 2B », la ville française de Bondy où elle réside et Bordj Ghedir, sa ville natale, Lilia Amane écrit la « La force corrosive de l’amour », son premier roman, à l’âge de 40 ans, « parce qu’on ne peut pas écrire avant d’avoir suffisamment vécu », explique-t-elle. Chez cette écrivaine, tout sonne juste. Et si les histoires qu’elle raconte se terminent bien, ce n’est pas par un tour de prestidigitateur, mais parce que la vie se présente souvent ainsi pour qui sait la croquer à pleines dents. Ingrédients : Une héroïne algérienne type, une femme confrontée à une épreuve qu’elle finira par surmonter. Toute la gamme des sentiments permettant au lecteur de se retrouver dans l’histoire sont présents. Ici, dès le premier chapitre, Yemna, trente huit ans, est en plein dilemme : Va-t-elle épouser Abdelkader, malgré cette peur de s’engager qu’elle éprouve, cette condition d’infirme sentimentale, dans laquelle elle s’est murée depuis cinq ans depuis ce terrible hiver de 1988 ? Abdelkader, lui, est journaliste. Il s’apprête à partir en Bosnie pour une mission d’étude sur les raison profondes de la guerre. Ils se sont connus parce qu’un beau jour, il est venu s’installer dans une maison voisine de la sienne, dans ce coin de rêve de la principauté de Monaco. Evidemment, nous ne connaitrons pas tout de suite la réponse. Lilia Amane nous ramène cinq années en arrière, au temps des jours heureux. Yemna est mariée depuis dix ans avec Yannick, un publicitaire de renommée dont elle a eu des jumeaux. Lui est d’origine belge. Diana, sa mère, tient une boutique d’antiquités non loin du manoir de famille. Yemna et Yannik, au hasard d’un week-end, sont tombés amoureux d’une maison dans la principauté où ils se sont installés, maison que Lilia Amane prend un plaisir à nous décrire. Chaque jour, la nature qui l’entoure et les animaux servent de thème à Yemna pour de nouvelles histoires racontées à ses enfants. Un jour, peut-être, elle en fera des livres qu’elle illustrera comme les deux qu’elle a préparés en cachette pour la prochaine fête de fin d’année. Mais, par la faute d’une bande d’adolescents irresponsables, ce jour-là n’arrivera jamais. Accablée de douleur après un drame, Yemna songera, plus d’une fois, à mettre fin à ses jours. Dans ce livre, Lilia Amane a parfaitement rempli son contrat, avec son héroïne et envers ses lecteurs.

N. Maouche

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