Site icon La Dépêche de Kabylie

La commune en quête de développement

Adekar, commune rurale à 50 km du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, est aussi un chef-lieu de daïra.

La commune dont le chef lieu est dénommée par ses habitants «Tokval», recèle des potentialités naturelles énormes et forme, par la densité et la variété de sa flore et son relief montagneux, un paysage spectaculaire, en dépit des dégâts causés par les derniers feux de forêt ravageurs qu’a connu cette partie de l’Akfadou. Adekar est avantagée, parce qu’elle constitue un trait d’union, via la RN12, entre deux wilayas de la Kabylie, à savoir Béjaïa et Tizi-Ouzou. Une route en chantier en vue de sa modernisation après tant d’années de souffrance, d’oubli et de privation. Sa réhabilitation est déjà une lueur d’espoir aux yeux des riverains, même si les travaux avancent à pas de tortue. Et pour cause, l’entreprise réalise, en moyenne, un kilomètre de revêtement de la chaussée par semaine, comme le fait remarquer un automobiliste habitant la région. La localité peut aussi se targuer de recevoir beaucoup de passagers et de touristes, notamment les amoureux de la forêt qui sont à la recherche d’un vaste espace naturel. Elle est aussi riche par son potentiel humain important, Mais, hélas, elle peine, à offrir à ses habitants un cadre de vie décent et digne. Ce lieu, devant être un véritable centre urbain, hante ses habitants et ses hôtes, en raison du retard qu’elle accuse dans son développement. Il n’y a aucune perspective à l’horizon qui viendrait booster l’économie locale, en relançant, par exemple la ZAC et prévoir des créneaux créateurs d’emploi au bénéfice d’une jeunesse qui se retrouve désœuvrée et en quête d’emploi ou de gagne- pain qui lui éviterait de succomber dans la délinquance et la consommation de la drogue, un phénomène qui gagne de l’ampleur, ces dernières années.

Des projets en souffrance

Dans ce milieu rural, les divers manques marquent le quotidien des citoyens. Aucun secteur n’est épargné les habitants de cette ville avaient crié justice, en un mouvement de protestation enclenché il y a de cela quelques mois. Leurs principales doléances se résument en l’aménagement et la viabilisation de leur centre urbain, où les eaux usées coulent à même les artères principales de la cité la dotation en gaz naturel et en structures fondamentales, tel un lycée et un groupe scolaire d’enseignement primaire, la mise en service de plusieurs structures comme le centre culturel et la bibliothèque communale, abandonnés jusque-là au grand dam des enfants de cette bourgade. Adekar accuse aussi un déficit énorme en eau potable, été comme hiver. Les citoyens souffrent le martyre pour s’alimenter en eau, chose qui les pousse à recourir à l’achat de jerricans d’eau potable, à raison de 50 DA les 20 litres, chez des propriétaires de camions citernes qui s’approvisionnent depuis des sources et des fontaines de la grande forêt de l’Akfadou. Ces points d’eau abandonnés sont ainsi livrés à l’exploitation à outrance des revendeurs ambulants « d’eau de source », une activité qui ne cesse de s’amplifier au niveau de toute la wilaya de Béjaïa, dans l’insouciance des pouvoirs publics.

Tokval semble également rater son rendez-vous avec l’écologie, et la RN12 qui la longe est devenue une immense décharge publique à ciel ouvert, de même que les artères du centre-ville qui se voient recouvertes de toutes sortes d’herbes et de détritus qui retiennent des sachets multicolores, dissuadant de facto tout voyageur ou passager qui serait tenté par une halte avant de poursuivre sa route vers Béjaïa ou Tizi-Ouzou.

K. Zenad

Quitter la version mobile