Arrivée jeudi à Alger pour une visite de trois jours, la ministre française déléguée, chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, s’est entretenue avec Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines.
Le développement de la coopération entre les deux pays et la francophonie ont été au cœur des discussions entre les deux responsables. Il va sans dire que le déplacement de la ministre de la Francophonie en Algérie a pour but de préparer la visite, d’ici la fin de l’année, du Président français, François Hollande. Un événement très attendu des deux côtés de la Méditerranée. Au menu de sa visite en Algérie, la ministre française doit également s’entretenir avec le ministre des Affaires étrangères, récemment reconduit dans son poste, Mourad Medelci. Par ailleurs, dans l’agenda de la cinéaste, spécialiste de l’immigration, figure une rencontre avec la ministre de la Culture Khalida Toumi. C’est ainsi qu’après une visite à la Cinémathèque d’Alger, elle assistera à la projection du dernier film d’Alexandre Arcady, l’adaptation de « Ce que le jour doit à la nuit » de Yasmina Khadra. Aussi, faisant le parallèle avec les déclarations de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, lors de sa visite en juillet dernier l’hôte d’Alger n’a pas manqué de soulever la question de la langue française. En effet, le chef de la diplomatie française avait déjà fait part de la volonté française de développer l’enseignement du français en Algérie. « La langue française est aujourd’hui une langue solidaire, égalitaire, une langue qui rassemble à hauteur d’homme. Elle doit aujourd’hui être le fleuve qui fédère les peuples de la francophonie», a déclaré Yamina Benguigui. En conclusion, il s’agit pour Mme Benguigui de préparer la visite du Président français, François Hollande, prévue avant la fin de l’année et au cours de laquelle plusieurs dossiers liés à la coopération bilatérale et aux questions régionales seront soumis à la table des discussions. Mais un sujet intéresse au plus haut point la France : l’intégration de l’Algérie, deuxième plus grand pays francophone au monde, à la francophonie, dont le prochain sommet est prévu du 12 au 14 octobre prochain à Kinshasa, en RDC. Depuis la participation du Président Bouteflika au sommet de Beyrouth, en 2002, en tant « qu’invité » du président Emile Lahoude, Paris n’a jamais fait mystère de son souhait de forcer la main à Alger pour rejoindre l’OIF : il a déployé pour cela tous les moyens, y compris une adhésion en échange de l’admission de l’Algérie aux réunions du G8 et du G 20. A propos des rapports qu’elle entretient avec son pays d’origine, l’Algérie, Yamina Benguigui a déclaré juste avant de s’envoler de Paris pour Alger : « Ce sont des rapports très forts, de cœur. C’est le pays d’origine de mes parents, le berceau de ma famille. Ces liens de cœur font partie intégrante de mon identité et de ma personnalité. Ma passion du cinéma est née de ma rencontre avec le cinéma algérien, et surtout Chronique des années de braise, de Mohamed Lakhdar Hamina. Je n’oublierai jamais non plus, ma rencontre avec Boudjemaa Karèche, l’ex- directeur de la cinémathèque d’Alger ».
Ferhat Zafane

