Scènes moyenâgeuses

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Par M. O. Benmokhtar

Ils sont des centaines à vivre le calvaire au quotidien au niveau des cités bidonville, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Une wilaya qui renferme, encore et toujours, des poches de pauvreté malgré les incessantes annonces d’éradication faites par les responsables locaux et les pouvoirs publics. Certes, des projets de constructions ont été lancés, çà et là afin de reloger les occupants des lieux, mais concrètement, ces familles sont toujours là à faire face à des conditions de vie des plus lamentables. Celles-ci vivotent, tout simplement, dans un cadre moyenâgeux. Il est à se demander, d’ailleurs, comment tous ces enfants, ces jeunes et moins jeunes, ont pu tenir le coup, des années durant, sans choper ces maladies, tout aussi moyenâgeuses, qui refont surface subitement. En fait, si ces

maladies, à transmission hydrique notamment, qu’on croyait révolues sont revenues, aujourd’hui, c’est parce que «les conditions» de leur existence sont «réunies», pas seulement au niveau des ces cités bidonvilles, qui pullulent dans la région, mais aussi à cause de la dégradation du cadre de vie d’une manière générale. Les égouts à ciel ouvert sont partout. A M’Chedallah, des eaux usées coulent à ciel ouvert devant la porte d’une boulangerie. Il y a quelques jours, des dizaines de personnes ont été évacuées à l’hôpital après avoir consommé de l’eau contaminée à Boghni, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Les exemples ne manquent pas, en fait, pour illustrer cette situation «impropre» qui favorise la propagation de ces maladies. Cela dit, les plus exposés à cette menace, généralisée et quasi permanente, restent tout de même ces familles habitant les bidonvilles où la moindre commodité fait partie du lot des luxes, inaccessibles pour elles. C’est dire qu’il y a urgence à placer ce «phénomène» dans les premières priorités des pouvoirs publics. Et puis, ces tas de «tôles» salissent davantage l’image de la cité qui n’est, également, pas épargnée par d’autres saletés ménagères.

M.O.B

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