Marche silencieuse des travailleurs hier

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Le collectif des travailleurs du Centre de la Formation Professionnelle et d’Apprentissage (CFPA) Ben Ahmed Fetta de Ouacifs, mobilisé derrière la section syndicale locale UGTA, entame la rentrée professionnelle de cet exercice par un mouvement de contestation qui risque de prendre de l’ampleur. Depuis deux jours, les travailleurs sont montés au créneau pour dénoncer « les retards injustifiés mis par les responsables locaux pour finir les travaux de restauration et de réaménagement des nouveaux locaux affectés pour abriter le CFPA ». Pour rappel, le CFPA de Ouacifs a été réquisitionné par les pouvoirs publics pour servir de siège aux brigades de la BMPJ et de la sûreté de daïra de Ouacifs, suite à l’attaque terroriste du 15 juin dernier, qui a ciblé leurs locaux situés au centre-ville. Sauf que la situation de l’infrastructure, censée accueillir les stagiaires, est dramatique : les murs en préfabriqué sensiblement détériorés, les plafonds dénudés et des pans entiers sont tombés, des débris de verre brisé et des déchets de toutes sortes y jonchent le sol, les accessoires des sanitaires enlevés, même les robinets, les interrupteurs et les prises électriques ont disparu au même titre que les radiateurs muraux. Par ailleurs, beaucoup de matériel est resté encore dans l’ancien siège du CFPA, comme la «batterie de cuisine toute neuve qui a quand même été remplacée par une vieille». « Madame la DFP avait promis de faire le nécessaire pour assurer une rentrée professionnelle en février prochain et le chef de la daïra s’est même engagé à ce que l’établissement soit ouvert le 15 septembre courant. Mais regardez où en est l’établissement et où en sont les stagiaires qui viennent pour s’inscrire ou se réinscrire et qui sont renvoyés jusqu’on ne sait quand». Suite à quoi le collectif des travailleurs a pris à son compte les travaux d’aménagement du bloc administratif en 07 salles de cours, « au moins pour assurer les cours aux anciennes sections et leur éviter l’interruption de leurs formations », expliquent encore les syndicalistes. Pourtant, nous a-t-on encore expliqué le wali de Tizi-Ouzou aurait octroyé la somme de deux milliards de centimes aussi bien pour l’ex CFPA occupé par les services de sécurité que pour les locaux abandonnés par ces derniers, avec autorisation de confier les marchés de gré à gré en raison de l’urgence des opérations, « mais à ce jour, seule une entreprise est venue pour faire quelques bricoles sans intérêt », déplorent les syndicalistes. Aussi, le collectif des travailleurs, au nombre de 50, a-t-il tenu une assemblée générale, avant-hier lundi, pour « faire un état des lieux et décider des actions à entreprendre pour contraindre les responsables à faire venir les entreprises pour engager les travaux de remise en l’état de l’établissement ». Et comme première action, une marche silencieuse a été organisée, hier, par ces travailleurs. Du siège de l’établissement, les travailleurs ont pris la direction de la mairie de Ouacifs. Une marche appuyée d’une déclaration qui, malgré l’absence du chef de la daïra, a été distribuée à la population locale, « tout le monde est au courant de la situation et nous avons le soutien de la population pour la sauvegarde de ce CFPA. Il appartient à ceux, qui ont fait des promesses, de prendre enfin leurs responsabilités », ont lancé les syndicalistes.

Nassim Zerouki.

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