Pour la deuxième nuit consécutive, le quartier de l’Ecotec, situé en plein cœur du chef-lieu de la wilaya de Bouira, a vécu, durant la nuit d’avant-hier lundi, au rythme des attroupements et des échauffourées entre forces de l’ordre et commerçants informels.
Ces derniers n’arrivent toujours pas à « digérer » le fait qu’ils aient été chassés de la voie publique, dont ils s’étaient accaparés pour commercer illégalement. Ainsi, et comme il a été rapporté dans notre édition d’hier, les services d’ordre ont entamé une opération de « nettoyage » dans les milieux du commerce informel, ce qui n’a pas manqué de faire réagir les trabendistes du coin. En effet, la soirée de lundi a donné lieu, encore une fois, à quelques escarmouches opposant les forces anti-émeute et les manifestants. Ces derniers, ont commencé à s’amasser aux alentours du siège de l’OPGI de Bouira, lequel a déjà fait les frais de la colère des vendeurs à la sauvette, puisque il a été saccagé lors de la première nuit de «révolte ». Aux alentours dudit quartier, il régnait une atmosphère électrique, au propre comme au figuré puisque un orage se préparait à l’horizon. Les émeutiers ne cessaient de narguer les agents de l’ordre dépêchés sur les lieux. Des insultes à l’encontre des autorités et des menaces fusaient de toute part, notamment à l’égard du maire de Bouira et du wali. Peu à peu, ces « commerçants », auxquels se sont joints des jeunes du quartier, ont mis le feu à des pneus et barricadé la route à l’aide de bennes à ordures et autres blocs de pierres. Par la suite, les hostilités ont débuté avec des jets de pierre et autres projectiles. Cette fois ci, c’est le musée du Moudjahid, situé à proximité qui a fait l’objet de dégradations. Cependant, les dégâts occasionnés sont minimes, puisque cette structure est encore à l’état de chantier. Vers 22h30, la tension est montée d’un cran, lorsque les agents de l’URS ont commencé à charger les protestataires et à user de bombes lacrymogènes dans le but de disperser la foule. Il aura fallu une intervention « divine » et… un violent orage qui s’est abattu sur la ville de Bouira, pour calmer les esprits. Notons, enfin, que les commerçants illégaux sont décidés à ne pas lâcher un pouce des trottoirs de la ville. Selon certains d’entre eux, ils projettent d’unir leurs forces avec celles de tous les trabendistes issus des autres quartiers de Bouira et procéder à des actions plus violentes.
Ramdane B.