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A Bouira, un défi à relever

Sur les six communes concernées par les élections partielles du 24 novembre prochain, le FFS qui a réussi à présenter cinq listes au niveau des municipalités de M’chedallah, Aghbalou, Saharidj, Ath Mansour et El Esnam, demeure cependant absent à Ahnif, localité anciennement réputée comme étant l’un des bastions forts du plus vieux parti de l’opposition. Une absence justifiée par “des divergences entre les militants” si l’on en croit les dires d’un militant de cette structure, originaire de la localité. Dans les autres communes convoitées par le FFS, les représentants locaux de ce parti sont optimistes à l’approche de l’échéance électorale, même si plusieurs citoyens reprochent à cette formation d’avoir échoué dans la gestion des affaires courantes des APC entre 1997 et 2002. “Des projets attribués toujours au même entrepreneur, et qui au demeurant ont été bâclés, d’autres sont bloqués…on se souviendra pendant longtemps du mandat FFS”, révèle un jeune chômeur de Taderboust. Parmi ces APC acquises au FFS durant cette période, Aghbalou aura connu plusieurs fermetures consécutives, et même le fauteuil du maire avait été brûlé sur la place publique par les manifestants en colère. A plusieurs reprises, un élu de cette assemblée avait pris la parole devant les villageois pour dénoncer ce qu’il qualifiait “d’exactions et d’abus de pouvoir” du premier magistrat communal. Le retrait de la couverture politique de sa structure n’avait pas empêché le maire de continuer son mandat. De ce fait, le parti d’Ait Ahmed a été clairement désavoué par une population qui l’avait pourtant plébiscité et qui s’est retrouvé avec un maire abandonné de son parti. Ainsi, même si le FFS a toujours su ménager le chou et la chèvre, la population à laquelle on demandera de se prononcer dans un mois n’est pas prête d’oublier ce qu’elle a endurée. Interrogé par nos soins, plusieurs citoyens disent que “chat échaudé craint d’eau froide”. Cependant, il n’est pas à écarter l’éventualité du choix stratégique des citoyens, si la structure du Zaim trie sur le volet ses candidats qui seront appelés à siéger au niveau de ces communes. Car, contrairement aux mandats politiques (apn, Sénat…) les enjeux des locales sont plus portés par le profil du candidat que par son parti d’appartenance. Autrement dit, la casquette politique importe peu, du moment que la tête de liste est une personne crédible. “Il serait absurde de voir les citoyens se prononcer pour un parti politique, alors que les villages kabyles sont toujours en manque de développement et d’une dynamique économique. Lorsqu’il s’agit de l’avenir de sa localité, le citoyen vote utile, sans se préoccuper des politiques de salon car il y va de l’amélioration de son cadre de vie”, nous explique Nacer, enseignant de son état. Il est fort à parier que les prochaines élections seront sujets à controverse pendant encore un mois, et d’ici là les candidats auront toute la latitude de s’exprimer clairement sur leurs motivations et surtout sur les projets concrets qui doivent être réalisés en priorité. Mais en l’espace de 23 mois cela risque d’être une véritable mission impossible. Toujours est-il que le FFS devra convaincre les populations “fâchées” et relever un défi, et pas des moindres, à savoir rafler le plus de sièges possible !

Hafidh B.

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