Rares sont les communes qui ont réalisé et livré les locaux attribués aux jeunes chômeurs, dans le cadre du projet lancé par le Président de la République durant son deuxième mandat. Un programme d’envergure dit des «100 locaux par commune», autour duquel a été fait tout un tapage médiatique. Dix ans plus tard, rares sont les communes qui ont pu réaliser, ne serait-ce qu’une partie de ces locaux. L’argument avancé par la plupart des communes, pour justifier ce retard, reste celui de l’indisponibilité de terrains d’assiette. A Saharidj, la commune n’a réussi à construire que 62 locaux de ce programme, lesquels ne sont pas encore viabilisés, puisque les travaux du VRD (AEP, assainissement) et d’électricité ne sont pas encore réalisés. L’adjoint au maire, M. Khaber Hamou, abordé à ce propos, impute l’arrêt des travaux à ce niveau, à l’insuffisance de crédits. « La première enveloppe accordée à ce projet n’ayant pas fait l’objet d’une réévaluation en fonction de l’inflation qui a touché les matériaux de construction et la main-d’œuvre a engendré l’arrêt total des travaux», dira-t-il. Ce qui est bizarre dans cette histoire, c’est le fait que 26 bénéficiaires de ces locaux ont reçu leurs décisions d’attribution depuis le 1er mars 2012, sans néanmoins qu’ils ne prennent possession de leurs locaux (le portail d’entrée étant toujours fermé) pour entamer les aménagements nécessaires (vitrines, comptoirs, étagères…) en fonction de l’activité de chacun. Le même élu nous apprendra que la priorité a été accordée aux jeunes ayant bénéficié de crédit ANSEJ, ANGEM et CNAC, comme il nous apprendra que ces locaux ont été attribués, même inachevés, pour dissuader d’éventuels squatteurs qui sont à l’affût du moindre coup fumant. Ce qui est, par ailleurs, compréhensible, car divers bâtisses étatiques ont déjà fais les frais de ce phénomène du squat, comme le montre le cas de l’ancien centre de santé qui a porté un coup sévère à l’autorité de l’état vu qu’il a été squatté au lieu d’être rasé pour servir d’assiette à la réalisation d’une polyclinique attribuée à la commune de Saharidj depuis plus d’une année, projet dont le dossier croupit toujours dans les tiroirs en attendant que la justice ne prononce l’avis d’expulsion des indus occupants, une procédure qui risque de s’éterniser, d’autant plus que, d’habitude, les expulsions cessent en hiver, une saison qui est déjà à nos portes.
Oulaid Soualah
