Ksentini évoque un statut particulier

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Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini, a affirmé mercredi que l’Algérie n’avait “strictement rien à cacher” et qu’elle était “prête à fournir” au Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Mme Navanethem Pillay “toutes les explications qu’elle demande” sur la question des disparus.

“Nous n’avons strictement rien à cacher. Nous sommes prêts à livrer à notre interlocutrice toutes les explications qu’elle demande et tous les éclaircissements qu’elle est susceptible de nous demander, relativement à cette question qui est une question douloureuse», a déclaré M. Ksetini sur les ondes de la Chaine III. Il estime que les organisations onusiennes avaient fait une erreur d’appréciation, en considérant que l’Algérie “ne faisait pas la guerre au terrorisme, mais faisait la guerre à la population civile, ou à une opposition armée, ce qui était faux”. Plus explicite il ajoutera que ces organisations “s’en sont aperçues tardivement, après les évènements de septembre 2001. Les choses ont pris un autre cours depuis lors, mais, (…) il faut absolument les faire revenir totalement sur leur mauvaise appréciation», a-t-il soutenu. Sur les cas d’éventuels disparus dont la situation n’a pas été encore réglée, M. Ksentini a indiqué que le dossier est clos si l’on s’en tient aux dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. M. Ksentini a indiqué par ailleurs que l’une des revendications des familles de disparus “c’est la réhabilitation” de ces derniers, soulignant que “les disparus n’ont pas à être confondus avec les terroristes ce qui extrêmement important pour eux, pour leur descendance et pour la mémoire des disparus”. Selon Ksentini, il faut peut être, “envisager un statut pour les disparus», et même une journée nationale pour eux, de façon à ce que “ce phénomène extrêmement pénible et douloureux qu’à connu l’Algérie ne se réitère pas à l’avenir”. Il précisera par la suite que plus de 95% des familles de disparus ont apporté leur approbation au principe d’indemnisation. “Ces familles ont été indemnisées et ont accepté de tourner la page», a-t-il dit. S’agissant du nombre de disparus, constamment contesté par quelques associations de la société civile, M. Ksentini a indiqué que le nombre exact des disparus était de 7200, chiffre “considérable», recensé par les services de gendarmerie nationale dans les 48 wilaya du pays. Au niveau de la CNCPPDH, il a été recensé 6146 dossiers de disparus a-t-il dit, précisant que les parties qui avancent un nombre plus élevé “n’ont qu’à nous fournir des noms et des dossiers” sur ce sujet. M. Ksentini a toutefois reconnu que durant la décennie noire et dans le cadre de la lutte anti-terroriste, il y a eu “des dépassements», mais que les disparitions n’étaient pas voulues ou organisées par l’Etat, mais c’était plutôt l’oeuvre d’agents de l’Etat qui “ont eu un comportement illicite”. Concernant les déportés du Sud, considérés comme “les oubliés” de la charte pour la paix et réconciliation nationale, M. Ksentini a fait savoir qu’ils avaient fait l’objet d’un rapport élaboré par la CNCPPDH, transmis au chef de l’Etat, qui est à l’étude, soulignant la nécessité de “ne laisser personne au bord de la route», avant d’ajouter que l’Etat “ne faillira pas à son obligation”.

S. B. et Agence

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